La semaine de Michel Barnier débute avec Marine Le Pen (RN) et Mathilde Panot (LFI)
Ce lundi 25 novembre marque le début d’une semaine sous tension pour Michel Barnier. À Matignon, le Premier ministre entame une série de rencontres avec les chefs de groupes parlementaires d’opposition, dans un contexte politique électrique où la menace d’une censure plane sur son gouvernement. Premier acte de ce marathon : une entrevue à 8h30 avec Marine Le Pen, cheffe de file des 123 députés du Rassemblement national (RN), suivie d’une rencontre avec Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI).
Marine Le Pen ouvre le bal : un bras de fer sur le budget
Marine Le Pen, accompagnée de Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN, vient discuter du projet de budget 2025, sur lequel son groupe ne mâche pas ses mots. « Si le pouvoir d’achat des Français est amputé, nous voterons la censure », a-t-elle averti sur RTL. Parmi les mesures contestées : le relèvement de la taxe sur l’électricité, rejeté à l’Assemblée par une coalition hétéroclite allant des Républicains au Nouveau Front populaire (NFP).
Michel Barnier se retrouve donc face à une équation complexe : dialoguer avec le RN sans céder à ses revendications. « Le Premier ministre respecte et parle avec tout le monde, mais il ne négocie pas avec eux », précise un proche. Si le RN maintient ses critiques acerbes sur le budget, les échanges avec Matignon se poursuivent via des canaux informels, pour éviter une rupture définitive.
Mathilde Panot : une opposition radicale mais prévisible
Après Marine Le Pen, Michel Barnier recevra Mathilde Panot en milieu de journée. La cheffe de file des députés LFI, hostile au gouvernement Barnier depuis sa nomination, viendra marteler les priorités de son groupe : lutte contre les inégalités, justice sociale, et opposition farouche à des réformes qu’elle qualifie de « brutales » pour les classes populaires.
Contrairement au RN, LFI a déjà confirmé son intention de déposer une motion de censure une fois le 49.3 activé. Une posture prévisible, mais qui ajoute une pression supplémentaire sur le gouvernement. En recevant Panot et Le Pen le même jour, Michel Barnier cherche à afficher une équité protocolaire et désamorcer toute tentative de victimisation des deux extrêmes de l’échiquier politique.
Une semaine de négociations intenses
Le calendrier du Premier ministre est chargé. Après Marine Le Pen et Mathilde Panot, il rencontrera Stéphane Lenormand, président du groupe Liot, et Éric Ciotti, leader du groupe UDR, également allié au RN. Mardi, ce sera au tour des chefs de groupes de la majorité présidentielle de discuter avec Matignon, suivis mercredi des responsables socialistes et écologistes, puis jeudi des élus communistes.
Si Michel Barnier s’efforce de maintenir le dialogue avec toutes les oppositions, il sait que l’enjeu est de taille : éviter que la menace de censure ne se concrétise et maintenir son gouvernement à flot. Une mission délicate dans un contexte où chaque parti tente de tirer parti du bras de fer budgétaire pour défendre ses propres priorités. Jusqu’à mi-décembre, lorsque le marathon budgétaire arrivera à son terme, Michel Barnier devra jongler entre compromis, fermeté et habileté politique pour éviter un scénario de crise.