Affaire des emplois fictifs : François Fillon face à la justice pour un troisième procès
Ce lundi 25 novembre 2024, François Fillon comparaît devant la Cour d’appel de Paris pour une nouvelle audience dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse, Penelope Fillon. Ce troisième procès vise à réévaluer les sanctions prononcées contre l’ex-Premier ministre, reconnu coupable de détournement de fonds publics.
Sept ans après les révélations du Canard enchaîné qui avaient bouleversé sa campagne présidentielle, François Fillon se retrouve une fois de plus devant la justice. En avril dernier, la Cour de cassation avait confirmé sa culpabilité, ainsi que celle de Penelope Fillon et de Marc Joulaud, son ancien suppléant. Cependant, elle a demandé un réexamen des peines infligées à François Fillon.
En appel, en mai 2022, l’ancien chef du gouvernement avait été condamné à quatre ans de prison, dont un an ferme, à 375 000 euros d’amende et à dix ans d’inéligibilité. La Cour de cassation a estimé que cette peine de prison ferme n’était pas suffisamment justifiée, rappelant qu’une telle sanction doit être infligée uniquement si toute autre peine est « manifestement inadéquate ».
L’audience de ce lundi, prévue à 13h30, portera également sur les dommages et intérêts dus à l’Assemblée nationale. François Fillon et son épouse avaient été condamnés à rembourser environ 800 000 euros, une somme correspondant aux fonds publics perçus dans le cadre de l’emploi fictif de Penelope Fillon comme assistante parlementaire. Cependant, une partie de cette somme – 126 167 euros – est contestée, la justice ayant reconnu que certaines activités de Penelope Fillon étaient réelles.
En amont de ce procès, François Fillon a proposé de verser 679 989 euros à l’Assemblée nationale. Selon une source proche du dossier, cette démarche témoigne de sa volonté de se conformer aux décisions judiciaires.
Les peines de Penelope Fillon et de Marc Joulaud, elles, restent inchangées. Penelope Fillon a été condamnée à deux ans de prison avec sursis, à 375 000 euros d’amende et à deux ans d’inéligibilité. Marc Joulaud a écopé de trois ans de prison avec sursis et de cinq ans d’inéligibilité.
Cette affaire, qui avait marqué la campagne présidentielle de 2017, revient aujourd’hui sur le devant de la scène judiciaire. À 70 ans, François Fillon devra défendre sa position devant la Cour d’appel de Paris pour ce qui pourrait être le dernier chapitre d’un dossier qui a durablement marqué la vie politique française.