L’Iran met en service des centrifugeuses avancées : une riposte qui alarme l’Occident
Le programme nucléaire iranien, source de tensions internationales depuis deux décennies, connaît une nouvelle escalade. L’Iran a annoncé la mise en service de nouvelles centrifugeuses avancées, un acte perçu comme une riposte à une récente résolution critique de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette décision suscite l’inquiétude des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, qui ont exprimé leur vive préoccupation.
Une réponse à une résolution de l’AIEA
Jeudi dernier, 19 des 35 membres du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, basé à Vienne, ont adopté une résolution dénonçant le manque de coopération de Téhéran. En réponse, l’Iran a ordonné la mise en service de centrifugeuses avancées capables d’accroître considérablement sa capacité d’enrichissement d’uranium. Ces machines, en faisant tourner le gaz à très grande vitesse, augmentent la proportion de matière fissile isotope (U-235), une étape clé pour des utilisations civiles ou militaires.
Cette expansion a été confirmée par le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) et par le ministère iranien des Affaires étrangères, qui ont toutefois assuré que la coopération avec l’AIEA se poursuivrait.
Dans un communiqué commun, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont dénoncé l’attitude de Téhéran. « Au lieu de répondre à la résolution par la coopération, l’Iran prévoit une expansion de son programme nucléaire selon des modalités qui n’ont aucune justification pacifique crédible », ont-ils déclaré. Ils ont également salué la résolution adoptée à Vienne, rappelant les obligations légales de l’Iran en vertu du Traité de non-prolifération (TNP), ratifié en 1970.
Une région sous tension
Cette montée en puissance du programme nucléaire iranien alimente les tensions au Moyen-Orient. Israël, qui considère le programme de Téhéran comme une menace existentielle, a réitéré ses mises en garde contre les ambitions nucléaires de la République islamique, n’écartant pas une possible action militaire. De son côté, l’Iran continue de nier toute volonté de développer une arme nucléaire, affirmant que son programme a des objectifs strictement pacifiques.
Le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, s’était récemment rendu en Iran pour inspecter deux importants sites nucléaires. Selon un rapport confidentiel, Téhéran avait pris des mesures pour limiter l’expansion de son stock d’uranium hautement enrichi, tout en promettant de lever « doutes et ambiguïtés » sur ses activités. Cependant, ces assurances peinent à convaincre une communauté internationale de plus en plus méfiante.
Alors que l’Iran restreint depuis 2021 sa coopération avec l’AIEA, cette nouvelle étape du programme nucléaire marque un défi majeur pour les négociations internationales. Entre tentatives de dialogue et menaces d’escalade militaire, le dossier iranien demeure un point de crispation sur la scène géopolitique mondiale.