ENQUÊTE – Le fichier des interdits de stade a disparu ! Personne ne veut vraiment lutter contre l’homophobie et le racisme
Alors que des faits de racisme et d’homophobie s’accumulent dans les stades, le journaliste d’Entrevue Thibaud Vézirian a mené l’enquête concernant la gestion du FNIS, le Fichier National des Interdits de Stade. Et le résultat est dramatique.
Après de premières révélations dans nos colonnes avant l’été, place désormais aux éléments concrets additionnés à plusieurs preuves écrites.
Cette mesure dites des « interdits de stade » devait permettre de centraliser auprès des autorités tous les noms des supporters violents, homophobes ou fautifs de quelconque délits dans un stade. Mais au fil du temps, les ministères des sports et de l’Intérieur ont laissé mourir ce fichier, en catimini. Et la FFF a laissé le dossier glisser en bas de la pile.
Le Président et le Ministre
Confidence dévoilée dans cette vidéo par Thibaud Vézirian, c’est un célèbre président d’un grand club de football français qui a convaincu un ancien ministre de l’Intérieur dont il était proche d’enterrer ce fichier. Permettant ainsi aux supporters de son club d’être plus tranquilles vis-à-vis de cette mesure.
Après plusieurs mois de recherches, le journaliste a réussi à compiler plusieurs échanges avec les autorités (police, justice, préfecture, instances) et met en lumière dans cette vidéo la disparition du FNIS.
De la faute de personne
Alors que cela aurait pu permettre d’éradiquer les actes délictuels dans les stades, les autorités se renvoient la balle : « La responsabilité revient à la Direction générale de la police nationale (DGPN)« , assure la préfecture début 2024.
Puis certains l’avouent sans gêne : « Le FNIS n’est plus alimenté depuis 2017, c’est le FPR qui est le fichier cible. »
L’Etat a-t-il manqué de moyens pour gérer ce FNIS ? En reversant les interdits de stade dans le FPR (fichier des personnes recherchées), l’Etat s’est assuré que cela soit enterré et que les interdits de stade puissent… aller au stade librement. Leur situation étant impossible à gérer pour la police.
La LFP agacée
Le journaliste raconte aussi que Vincent Labrune et la LFP ont bien tenté de réactiver le Fichier des interdits de stade (FNIS) mais ils ont reçu une fin de non recevoir. Ce n’est le souci de personne. Circulez, il n’y a rien à voir…
« Que font la FFF, la Licra, SOS Racisme ?« , s’étonne Thibaud Vézirian, « d’habitude si prompts à prendre des mesures contre le racisme et les discriminations.«
Alors que des actes d’homophobie dans les stades font la Une actuellement dans les médias, aucun arsenal de mesures ne permet donc de lutter face à ce fléau. Triste réalité.