Traditions contre modernité : le débat autour des vachettes d’Intervilles
Le retour de l’émission culte Intervilles à l’été 2025 sur France 2 suscite une vive controverse. Cette nouvelle version, sans les célèbres vachettes, fait réagir aussi bien les défenseurs des animaux que les amateurs des traditions locales.
Les villes taurines boycottent l’émission
La décision de France Télévisions et de Nagui, producteur et animateur du programme, de retirer les vachettes de la compétition a provoqué l’indignation dans plusieurs villes du Sud-Ouest, comme Dax, Mont-de-Marsan et Bayonne. Ces communes, attachées à leurs traditions taurines, ont annoncé leur boycott. « Intervilles sans les vaches, ce n’est pas Intervilles », a affirmé Julien Dubois, maire de Dax, déplorant une « fausse accusation » de maltraitance animale.
Dans les Landes, Sébastien Cazaubon a lancé une pétition en ligne contre cette décision, expliquant son désarroi face à la « perte de saveur » de l’émission. « On dénature l’ADN d’Intervilles », estime-t-il. Cette initiative, qui a recueilli plus de 2 700 signatures en quelques jours, réclame une réflexion approfondie avant d’éliminer un élément central du show.
Un choix défendu par Nagui et France Télévisions
Nagui, connu pour ses prises de position en faveur des animaux, a rappelé que ce changement n’était pas une surprise : « Cela fait quatre ans que j’ai annoncé le retour du programme sans vachettes. » Selon lui, les taureaux sont « plus heureux à cavaler dans la nature qu’à entendre des cris en courant après des pompiers ». Une mascotte en mousse remplacera néanmoins les vachettes, préservant l’esprit festif de l’émission.
Cette décision s’inscrit dans une démarche plus large de France Télévisions visant à réduire l’utilisation d’animaux dans ses programmes. Le groupe demande désormais à ses producteurs de privilégier les effets spéciaux, les images de synthèse ou les animatroniques. Bien qu’incitative pour l’instant, cette politique est saluée par les associations de défense des animaux, comme PAZ (Projet Animaux Zoopolis), qui appelle à des mesures plus contraignantes.
Un débat de société en pleine mutation
La controverse autour d’Intervilles illustre un débat plus vaste sur la place des animaux dans les médias. Alors qu’une loi de 2021 interdit déjà l’emploi d’animaux sauvages dans les émissions, les critiques se multiplient contre leur utilisation dans les films, publicités ou émissions de variétés. À mesure que la technologie avance, de nombreuses productions se tournent vers des alternatives numériques, comme le prouve le prochain film Mufasa, un Roi Lion entièrement conçu en images de synthèse.
Si ce retour d’Intervilles promet un spectacle sans vachettes, il symbolise aussi une évolution des mentalités face aux enjeux éthiques du divertissement moderne.