Un A380 de Qantas vole près de 300 heures avec un outil oublié dans un moteur

16 novembre, 2024 / Service Actu / Politique

Un Airbus A380 de la compagnie australienne Qantas a réalisé 34 vols, soit près de 300 heures de vol, avec un outil de maintenance oublié dans l’un de ses moteurs, a révélé le Bureau australien de la sécurité des transports (ATSB) ce 15 novembre 2024. L’outil, une tige en nylon de 1,25 mètre de long utilisée pour inspecter les compresseurs, a été retrouvé lors d’un contrôle de routine à l’aéroport de Los Angeles, le 1er janvier 2024.

Une erreur humaine lors de la maintenance

Selon l’ATSB, l’incident remonte au 6 décembre 2023, lorsqu’une inspection endoscopique du moteur a été interrompue. Un ingénieur, après avoir utilisé l’outil, a quitté son poste pour un rendez-vous médical sans le ranger. Un collègue, non expérimenté dans ce type de tâche, a poursuivi l’inspection sans se rendre compte de l’oubli. L’outil a ensuite été laissé dans le carter du compresseur basse pression du moteur.

Malgré deux inspections visuelles avant la remise en service de l’avion, l’objet n’a pas été détecté. « Les mécaniciens n’ont pas remarqué l’absence de l’outil, et la procédure de gestion des outils manquants n’a pas été déclenchée », a expliqué Angus Mitchell, commissaire en chef de l’ATSB, dans un communiqué.

Des vols sans incident, mais un risque majeur

Entre le 8 décembre 2023 et le 1er janvier 2024, l’A380 a effectué 34 cycles de vol. Bien que l’outil ait été déformé par le flux d’air, aucun dommage n’a été constaté sur le moteur Rolls-Royce. Cependant, l’incident aurait pu causer des dommages importants ou même entraîner un atterrissage d’urgence. « Les débris et dommages causés par des objets étrangers peuvent constituer une menace importante pour l’exploitation sûre des avions », a ajouté Angus Mitchell.

Mesures correctives de Qantas

Suite à cet incident, la compagnie Qantas a renforcé ses protocoles de sécurité. Une directive interne a été émise en janvier 2024, rappelant aux équipes de maintenance de respecter scrupuleusement les procédures de gestion des outils. Un porte-parole de Qantas a assuré que l’entreprise prend l’affaire « très au sérieux » : « Bien qu’aucun dommage n’ait été subi par le moteur, il est essentiel de garantir que les processus appropriés soient suivis à l’avenir. »