Épidémie de dengue en Guadeloupe : une situation préoccupante

15 novembre, 2024 / Entrevue

La Guadeloupe fait face à une épidémie de dengue particulièrement inquiétante. Le territoire est officiellement passé en phase épidémique, selon un communiqué conjoint de la préfecture, de l’association des maires et de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Guadeloupe et des îles du Nord, diffusé jeudi soir. Les autorités appellent à une mobilisation générale pour limiter les impacts de cette maladie infectieuse.

Un sérotype rare et dangereux

Cette année, le sérotype DENV3, un variant du virus de la dengue qui a peu circulé au cours des deux dernières décennies, domine. Ce sérotype suscite l’inquiétude des autorités sanitaires en raison de son potentiel à provoquer des formes graves de la maladie. Entre fin septembre et mi-octobre, 97 % des échantillons analysés ont révélé la présence de DENV3, selon Santé Publique France.

Les chiffres témoignent de la gravité de la situation : alors que le seuil saisonnier est fixé à 80 cas hebdomadaires, on en comptabilisait 540 fin octobre en médecine de ville, soit une augmentation significative par rapport à septembre. Aux urgences, les passages pour suspicion de dengue ont également grimpé, atteignant 40 par semaine en moyenne.

Le moustique, principal vecteur de la dengue, prolifère dans les eaux stagnantes, souvent situées à proximité ou à l’intérieur des habitations. Les récentes pluies ont favorisé ces conditions. Les autorités insistent sur l’importance d’éliminer ces gîtes larvaires et préconisent plusieurs mesures de protection, dont le port de vêtements couvrants, l’utilisation de répulsifs homologués et l’installation de moustiquaires imprégnées.

Une menace supplémentaire : l’Aedes albopictus

La Guadeloupe doit également faire face à un nouveau danger : la présence de l’Aedes albopictus, un moustique particulièrement efficace pour transmettre plusieurs arboviroses, dont la dengue, le chikungunya et le zika. Ce moustique a été repéré pour la première fois à Saint-Barthélemy, au nord de la Guadeloupe, renforçant les préoccupations sanitaires.

La dengue peut provoquer une forte fièvre, des courbatures intenses, de la fatigue et, dans les cas les plus graves, des complications potentiellement mortelles. Les autorités sanitaires appellent à une vigilance accrue et à des actions résolues pour réduire les risques de propagation.

Alors que l’épidémie progresse, la mobilisation de la population et des acteurs locaux est essentielle pour minimiser les impacts de cette crise sanitaire.