Accusée de harcèlement moral, l’ex-secrétaire d’État Nathalie Elimas face à la justice
L’ancienne secrétaire d’État MoDem Nathalie Elimas, chargée de l’Éducation prioritaire de juillet 2020 à mars 2022, comparaîtra devant la justice le 31 mars prochain. Elle est accusée de harcèlement moral sur cinq membres de son cabinet, une affaire qui pourrait lui valoir deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Des accusations de comportements toxiques
Selon le parquet de Paris, l’audience portera sur des faits remontant à son passage au sein du gouvernement. Les plaignants, principalement des conseillers en communication, dénoncent des « propos vexatoires et humiliants », des « injonctions contradictoires », ainsi qu’un « dénigrement public sur leurs compétences professionnelles ». Certains évoquent également une pression accrue par des demandes de tâches hors de leurs fonctions, des horaires excessifs et des critiques sur leur vie personnelle, comme l’usage de taxis ou des absences durant le week-end.
L’affaire avait éclaté en janvier 2022, après une enquête administrative menée par l’Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui avait relevé des « dysfonctionnements » dans les relations de travail au sein du cabinet de Mme Elimas. Le signalement à la justice avait conduit à l’ouverture d’une enquête pénale, confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Une source proche du dossier a également révélé l’emploi, au sein de son cabinet, d’un collaborateur très proche de Mme Elimas, qualifié d’« intouchable ». Ces éléments auraient exacerbé les tensions au sein de l’équipe.
Une démission suivie d’une contre-attaque
Face à ces accusations, Nathalie Elimas avait démissionné de son poste en mars 2022. Une semaine plus tard, elle avait déposé plainte pour dénonciation calomnieuse, affirmant être victime « d’une attaque de grande violence ». Depuis, elle n’a pas souhaité commenter publiquement l’affaire, tout comme son avocat, Me Benoît Derieux.
Ancienne enseignante et députée du Val-d’Oise (MoDem), Nathalie Elimas avait intégré le gouvernement en juillet 2020 sous la présidence d’Emmanuel Macron. Elle est aujourd’hui conseillère régionale en Île-de-France, toujours dans la majorité présidentielle. Cette affaire marque un tournant difficile dans la carrière de cette élue de 51 ans. Le procès, prévu le 31 mars, devrait permettre d’éclaircir les faits reprochés et de déterminer les responsabilités.