Post-JO : La croissance française en perte de vitesse au quatrième trimestre
La Banque de France prévoit une croissance économique modeste pour le quatrième trimestre, affectée par le “contrecoup” post-Jeux olympiques, dans un climat d’incertitude économique. Bien que l’activité économique ait progressé de 0,4 % au troisième trimestre, notamment grâce aux recettes générées par les JO, elle devrait connaître une hausse à peine positive entre octobre et décembre. Ce ralentissement est estimé à -0,2 point de PIB, causé par la fin de l’impact économique des Jeux, selon la banque centrale.
Le secteur des services, principal bénéficiaire de cet élan, a connu un essor temporaire lié aux ventes de billets et de droits de diffusion. Cependant, pour l’ensemble de l’année 2024, la Banque de France maintient sa prévision d’une croissance de 1,1 %, en ligne avec les estimations gouvernementales et celles de l’Insee, qui anticipe une croissance nulle pour le dernier trimestre.
Les chiffres de l’enquête de conjoncture, menée auprès de 8 500 entreprises, révèlent des dynamiques contrastées selon les secteurs. L’industrie, soutenue par l’aéronautique et l’agro-alimentaire, affiche une performance positive, tandis que le secteur automobile continue de souffrir, notamment la production de véhicules électriques, concurrencée par les importations chinoises et une demande en déclin.
Les entreprises interrogées pointent également un climat d’incertitude pesant sur leurs décisions d’investissement. Les incertitudes politiques et fiscales, renforcées par les discussions sur le budget 2025 et les prochaines élections américaines, freinent les projets d’expansion.
Le secteur du bâtiment, en particulier, fait face à une baisse d’activité après les JO, tandis que les clients reportent leurs décisions en attendant les nouvelles orientations du dispositif “MaPrimeRénov’” pour la rénovation énergétique.
Côté emploi, les recrutements temporaires sont en repli dans les services. Les plans sociaux annoncés, notamment chez Michelin et Auchan, ainsi que les grèves, augmentent les tensions sociales et économiques en fin d’année. Selon la CGT, plus de 150 000 emplois industriels seraient menacés à moyen terme.
Malgré ces défis, les prix de vente se sont normalisés en octobre, et l’inflation reste contenue. Les difficultés de recrutement, bien qu’encore présentes, ont légèrement reculé, tout comme les problèmes d’approvisionnement dans l’industrie, sauf dans l’aéronautique et l’automobile, où elles restent élevées.