Amazon relance la livraison gratuite de livres avec un réseau de points de retrait étendu

07 novembre, 2024 / Alice Leroy

Amazon, géant du e-commerce, propose désormais la livraison gratuite de livres dans plus de 2 500 points de retrait en France, incluant des casiers automatisés situés dans des commerces tels que des supermarchés. Cette option, annoncée le 5 novembre 2024, permet aux consommateurs de commander leurs livres en ligne et de les récupérer sans frais, une alternative particulièrement bénéfique pour les zones rurales et les petites villes souvent moins desservies. Géraldine Codron, responsable de la catégorie Livres chez Amazon.fr, se réjouit dans le communiqué officiel de la multinationale de cette nouvelle initiative, affirmant qu’elle offrait « une option de livraison pratique et économique » visant à rendre la littérature plus accessible « partout en France ».

Cependant, cette initiative suscite de vives réactions dans le secteur des librairies indépendantes, particulièrement du Syndicat de la librairie française (SLF). Interrogé par l’AFP, Guillaume Husson, délégué général du SLF, s’est dit sceptique face à la légalité de cette solution, qui semble en tension avec la loi Darcos. Celle-ci, adoptée en 2021, stipule que la livraison de livres neufs « ne peut en aucun cas être gratuite, sauf si le livre est retiré dans un commerce de vente au détail de livres », ce qui avait contraint Amazon à facturer au moins trois euros pour la livraison de livres. Guillaume Husson a exprimé ses doutes en ces termes : « On peut se poser beaucoup de questions. Est-ce qu’un casier est un commerce ? Est-ce qu’il suffit d’être dans l’enceinte d’un hypermarché pour satisfaire les termes de la loi ? »

Cette question de conformité légale semble également toucher à des préoccupations plus larges sur l’impact de l’e-commerce sur les librairies indépendantes. Toujours interrogé par l’AFP, Guillaume Husson a dénoncé ce qu’il perçoit comme une stratégie d’Amazon pour contourner une législation soutenue par le gouvernement et les parlementaires. « Amazon est un acteur sans foi ni loi, qui s’attaque à un texte soutenu par le gouvernement et voté à l’unanimité par les parlementaires », a-t-il affirmé.