Désabonnements massifs au Washington Post après une décision controversée de Jeff Bezos
Le Washington Post, célèbre quotidien de la capitale américaine, traverse une crise sans précédent après une décision controversée de son propriétaire, Jeff Bezos. Ce dernier a en effet bloqué un éditorial du journal en faveur de Kamala Harris pour l’élection présidentielle américaine. Résultat : 250 000 abonnés, soit environ 10 % de la base d’abonnés numériques du journal, ont décidé de se désabonner en signe de protestation.
Depuis 1976, le Washington Post avait pris position lors des campagnes présidentielles, devenant notamment un fervent critique de l’administration Trump. Cette année, cependant, Bezos et le directeur général du journal, William Lewis, ont décidé de revenir sur cette tradition en annonçant que le journal resterait désormais neutre dans la course à la Maison Blanche. Cette décision, destinée à « revenir aux sources » du journalisme d’information pure et sans parti pris, a été annoncée dans une tribune par Lewis, qui a affirmé que le journal s’abstiendrait également de tout soutien dans les futures élections présidentielles.
Départ de journalistes et crise de confiance
Cette position a toutefois été mal accueillie en interne et par le public. Plusieurs membres du comité éditorial ont remis leur démission, dont David Hoffman, journaliste lauréat du prix Pulitzer. Selon certaines sources, cette décision pourrait avoir été perçue comme une forme de censure ou d’autocensure au sein de la rédaction.
Jeff Bezos a tenu à démentir toute influence de ses intérêts personnels sur cette décision et a précisé que cette démarche visait à renforcer l’indépendance du journal. Il a ajouté que les prises de position de la presse avaient de toute façon peu d’impact sur les choix des électeurs. Cependant, cette crise remet sur la table la question de l’indépendance des médias américains et leur relation avec les intérêts de leurs propriétaires.
Le Washington Post, qui avait réussi à surmonter une période difficile économiquement grâce au soutien de Bezos, voit désormais son avenir incertain. Alors que l’élection présidentielle approche, la question de l’influence et de l’indépendance des grands médias devient un enjeu central.