Fouad Abdelmoumni en garde à vue pour diffusion de fausses informations sur l’espionnage franco-marocain
Le militant des droits humains et activiste politique marocain Fouad Abdelmoumni a été placé en garde à vue, jeudi, par la Brigade nationale de la police judiciaire de Casablanca. Ce dernier fait l’objet d’une enquête pour « diffusion de fausses informations » et « signalement de crimes fictifs ». Cette affaire, qui a suscité l’attention médiatique, est liée à des publications dans lesquelles Abdelmoumni évoque l’implication présumée du Maroc dans une affaire d’espionnage en France via le logiciel Pegasus.
Le parquet marocain a précisé que Fouad Abdelmoumni, âgé de 66 ans, a été interpellé mercredi en raison de ses propos accusant les autorités marocaines d’utiliser des moyens sophistiqués pour espionner des responsables français. Selon le ministère public, il est reproché à Abdelmoumni de « signaler un crime notoirement fictif dont il connaît l’inexistence » et de « diffuser de nombreuses fausses informations » via les réseaux sociaux. Son avocat, Me Mohammed Nouini, a confirmé que l’activiste comparaîtra devant le procureur près le tribunal de première instance de Casablanca ce vendredi.
Les accusations contre Abdelmoumni surviennent dans un contexte particulier : ses publications sur les réseaux sociaux dénoncent la supposée utilisation par le Maroc du logiciel israélien Pegasus pour infiltrer des téléphones de personnalités françaises. Ce sujet avait déjà alimenté des tensions diplomatiques entre le Maroc et la France en 2021, mais les deux pays ont depuis amorcé une réconciliation, notamment après le soutien de la France à un plan d’autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine.
Parallèlement, des sources locales indiquent que le militant aurait également tenu des propos critiques sur l’État marocain, qu’il décrit comme un « pays faible » recourant à des moyens de pression sur la France, notamment par le biais de réseaux de migration clandestine. Ces propos, considérés comme des atteintes graves aux autorités nationales, sont également visés par l’enquête en cours. Le parquet a assuré que les procédures légales seront respectées dans le cadre de cette affaire, et que toutes les mesures appropriées seront prises à l’issue de l’enquête.