Jean-François Copé met en garde contre le chaos en cas d’échec du gouvernement

30 octobre, 2024 / Entrevue

Dans une interview accordée au Figaro, Jean-François Copé, ancien président de l’UMP, alerte sur la crise politique et financière qui menace la France. Selon lui, la « politique du chèque » d’Emmanuel Macron a creusé le déficit et fragilisé les bases économiques du pays. Dans un contexte de débats houleux sur le budget à l’Assemblée, Copé estime que l’inaction pourrait mener le pays vers le chaos.

Un Parlement divisé et une coalition en crise

Interrogé sur sa prise de parole en pleine période budgétaire, Copé se montre alarmiste. Il observe une « folie » dans les débats parlementaires, où les entreprises et les ménages subissent l’impact d’une paralysie des investissements, des embauches et de la consommation. La récente dissolution a, selon lui, renforcé les partis extrémistes, empêchant toute diminution significative des dépenses publiques.

Pendant ce temps, la coalition gouvernementale, loin de s’unir autour du Premier ministre Michel Barnier, est affaiblie par des querelles internes. Copé déplore que certains membres de la coalition soient davantage préoccupés par les échéances de 2027. Alors qu’ils devraient soutenir le projet budgétaire de Michel Barnier, ils sont divisés, alimentant la frustration de nombreux Français. « Quand ce cauchemar s’arrêtera-t-il ? », s’interrogent-ils, d’après Copé.

Les critiques de l’ancien ministre contre la « politique du chèque »

Revenant sur le déficit budgétaire, Copé accuse Emmanuel Macron de mener une « politique du chèque » destructrice. Bruno Le Maire lui-même, ancien ministre de l’Économie, aurait reconnu que la vérité sur cette politique émergerait plus tard, soulignant ainsi les faiblesses d’un modèle économique basé sur des dépenses excessives.

Malgré le contexte difficile, Copé salue la résilience des ministres de droite au sein de la coalition, qui, selon lui, incarnent l’un des rares éléments de stabilité. Cependant, il souligne qu’il n’a pas été sollicité pour participer au gouvernement dirigé par Michel Barnier.

Pour Jean-François Copé, une nouvelle loi sur l’immigration est indispensable, notamment pour instaurer un délit de séjour irrégulier, prolonger la rétention et réformer l’aide médicale d’État (AME). Ce besoin est palpable, affirme-t-il, face au drame des migrants livrés à eux-mêmes dans des conditions difficiles.

Quant à l’avenir du macronisme, Copé estime qu’il est déjà révolu. Il appelle les responsables politiques, de droite et du centre droit, à se rassembler autour de Michel Barnier et à se concentrer sur la réduction du déficit et l’attractivité économique. « Si un malheur arrive à ce gouvernement, le pays sera instantanément plongé dans le chaos », avertit-il.

Un appel à l’unité des Républicains et des macronistes de droite

En ce qui concerne Les Républicains, Copé juge nécessaire de revenir à l’ordre en 2025, en matière de finances publiques, de sécurité et d’éducation. Le « en même temps » centré qui a dominé les politiques récentes doit laisser place à une approche claire et déterminée. Il propose de réunir tous ceux qui partagent ces valeurs pour créer un intergroupe, axé sur un projet commun de droite, où ordre et progrès seraient les maîtres mots.

Enfin, Copé appelle à surmonter les rivalités historiques entre Républicains et macronistes pour envisager un avenir collaboratif. Selon lui, seul un rapprochement de ces forces pourra préparer un leadership fort et un projet porteur pour la France.