Yassine Belattar dénonce des propos « racistes » de Sébastien Lecornu lors du voyage présidentiel au Maroc
Lors du déplacement d’Emmanuel Macron au Maroc, l’humoriste sulfureux Yassine Belattar et le ministre des Armées Sébastien Lecornu ont été filmés échangeant une poignée de main amicale à Rabat. Peu après, l’entourage de Lecornu a indiqué que le ministre ne connaissait pas Belattar et l’aurait pris pour un « technicien » en raison de sa tenue décontractée. Cette déclaration n’a pas manqué de faire réagir l’humoriste, qui a dénoncé des « propos racistes ».
La présence de Yassine Belattar au sein de la délégation d’Emmanuel Macron au Maroc a suscité des critiques, en particulier de la part de certains responsables politiques, du fait de ses antécédents judiciaires. Condamné en 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour des menaces de mort, Belattar est une figure clivante. Sa participation à ce voyage officiel a notamment été critiquée par Jordan Bardella, président du Rassemblement national, qui a jugé sa présence « irrespectueuse » pour la France et le Maroc. De son côté, Marion Maréchal a critiqué l’humoriste pour être apparu « en survêtement », qualifiant cette attitude de « honte » pour la délégation française.
Une légitimité revendiquée par l’humoriste
Dans un entretien sur BFMTV, Yassine Belattar a défendu sa place dans la délégation, se présentant comme un « artiste français et marocain » et soulignant son expérience professionnelle de plus de vingt ans. « C’est un grand jour pour les relations entre la France et le Maroc », a-t-il déclaré, évoquant la « fierté » de retourner au Maroc en compagnie du président français, à bord d’un avion portant l’inscription « République française ». L’humoriste a exprimé son émotion quant à cette occasion, rappelant que son père avait émigré en France depuis le Maroc il y a cinquante ans, et qu’il ressentait un profond attachement aux deux nations.
Face à l’insinuation du ministre des Armées affirmant ne pas connaître Belattar, ce dernier a fermement répliqué : « Je connais Sébastien Lecornu, nous nous sommes croisés à plusieurs reprises. Je trouve regrettable qu’on me considère comme un technicien uniquement à cause de ma tenue », a-t-il déclaré à BFMTV. Il a ajouté que de tels propos reflétaient des stéréotypes raciaux, qu’il juge « déplorables ».
En plus de Yassine Belattar, la délégation compte de nombreuses figures politiques et culturelles, telles que l’écrivain Bernard-Henri Lévy et le photographe François-Marie Banier, ainsi que des hommes d’affaires venus pour conclure plusieurs contrats économiques. On note aussi la présence de M’jid El Guerrab, ancien député macroniste, et de Jean-Marc Borello, fondateur du groupe associatif SOS, ainsi que d’autres proches du président.
En définitive, Yassine Belattar a réaffirmé sa légitimité à participer à ce voyage officiel, y voyant une occasion de réconcilier les histoires des deux pays qui l’ont forgé. « C’est une page magnifique de mon parcours », a-t-il conclu.