Cléon : Les parents paieront désormais pour les dégradations commises par leurs enfants

26 octobre, 2024 / Entrevue

Dans la petite commune de Cléon, en Seine-Maritime, le maire Frédéric Marche (divers gauche) a décidé de prendre des mesures pour lutter contre les incivilités des mineurs. À partir de maintenant, les familles des jeunes responsables de dégradations sur les bâtiments et équipements municipaux devront assumer financièrement les réparations. Cette décision, votée lors du dernier conseil municipal, a pour objectif de responsabiliser les parents sans les mettre en difficulté financière.

La procédure se veut « à l’amiable » et prévoit une refacturation des frais aux familles, une fois les auteurs identifiés. Déjà appliquée dans trois cas, elle a concerné des enfants ayant vandalisé une enceinte sportive en vidant des extincteurs. Les familles ont accepté de rembourser les dégâts via des paiements échelonnés. « Désormais, ce sera systématique », a affirmé le maire, précisant qu’il souhaite instaurer une autorité bienveillante, « sans autoritarisme ». Il reconnaît que cette approche peut surprendre, surtout de la part d’un élu de gauche, mais se défend de vouloir s’attaquer aux aides sociales des familles concernées.

Une mesure qui divise

La décision suscite des réactions contrastées au sein de la population et du conseil municipal. Pour Ibrahim Dem, conseiller municipal et ancien candidat à la mairie, cette politique risque d’aggraver les tensions entre les jeunes et les institutions locales. Selon lui, des solutions alternatives basées sur l’accompagnement et la prévention devraient être privilégiées. À l’inverse, certains habitants, comme José, soutiennent la démarche, estimant que l’absence de sanction encouragerait les récidives.

Le maire, quant à lui, persiste : « Il s’agit de responsabiliser les familles et de protéger les finances de la commune », tout en évitant de stigmatiser les jeunes. Cette initiative s’inscrit dans la lignée des discours politiques récents, notamment celui de Gabriel Attal, ex-Premier ministre, qui avait martelé à l’Assemblée nationale : « Tu casses, tu répares. »

La nouvelle politique, destinée à s’appliquer systématiquement, sera surveillée de près pour évaluer son efficacité sur le terrain.