Ritchy Thibault, attaché parlementaire de LFI, banni de l’Assemblée après ses déclarations controversées

25 octobre, 2024 / Entrevue

Le 24 octobre 2024, l’administration de l’Assemblée nationale a décidé d’interdire l’accès à Ritchy Thibault, collaborateur de la députée La France insoumise (LFI) Ersilia Soudais, à la suite de propos polémiques. Cette décision, qualifiée par la députée de « gravissime » et d’ »ingérence » dans son cabinet parlementaire, fait l’objet d’une contestation officielle adressée à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.

Ancien gilet jaune, Ritchy Thibault avait notamment appelé à « l’intifada » lors d’une manifestation pro-palestinienne à Paris début octobre. Ce terme, qui signifie « soulèvement », fait référence aux révoltes palestiniennes contre Israël, mais son usage dans ce contexte a rapidement suscité des critiques, y compris au sein de son propre camp. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, avait pris ses distances avec ces propos, affirmant ne pas employer ce terme.

Outre cet appel, Thibault fait également face à une plainte pour « injure publique » déposée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Ce dernier a réagi vivement à un message posté par Thibault sur X (anciennement Twitter) dans lequel il qualifiait les policiers de « collaborateurs » et les associait aux « enfants de Pétain ». Retailleau a déclaré qu’il n’accepterait « aucune insulte contre les forces de l’ordre », et que Thibault devait « répondre devant les tribunaux » pour ses propos.

Ces accusations s’ajoutent à des antécédents judiciaires pour Thibault, qui avait déjà été interpellé en février pour avoir menacé Emmanuel Macron lors du Salon de l’agriculture, déclarant : « L’éborgneur, Emmanuel Macron, n’oublie jamais que nous sommes dans le pays de la Révolution française ». Son procès pour menaces de mort a été reporté à mars 2026.

La décision d’interdire l’accès de Thibault à l’Assemblée nationale, une mesure rare, a été notifiée par un gendarme de la Garde républicaine. La CGT-CP, syndicat de la fonction publique, a exprimé son soutien à Thibault, dénonçant une décision « arbitraire ».

Ersilia Soudais a réaffirmé sa confiance en son collaborateur, dénonçant une « tentative d’intimidation » à l’égard de son équipe.