Le Smic sera revalorisé de 2 % au 1er novembre : une nouvelle hausse face à l’inflation

24 octobre, 2024 / Entrevue

Le gouvernement a officialisé ce jeudi 24 octobre la revalorisation du Smic de 2 % à compter du 1er novembre 2024. Cette décision, annoncée par le Premier ministre lors de son discours de politique générale, est désormais inscrite dans un décret publié au Journal officiel.

À partir du 1er novembre, le Smic brut horaire sera fixé à 11,88 euros en métropole, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre-et-Miquelon. Cela correspond à un salaire mensuel brut de 1 801,80 euros pour une durée légale de travail de 35 heures hebdomadaires. À Mayotte, le Smic horaire sera porté à 8,98 euros, soit 1 361,97 euros mensuels.

Ce relèvement anticipé de 2 % découle de la formule de revalorisation annuelle du Smic, prenant en compte les prévisions actuelles d’évolution des prix à la consommation et du salaire horaire des ouvriers et employés.

Un Smic indexé sur l’inflation

Le Smic, seul salaire indexé sur l’inflation, bénéficie chaque année d’une revalorisation automatique au 1er janvier. Toutefois, lorsque l’inflation dépasse les 2 %, des augmentations interviennent également en cours d’année. Cette revalorisation sera la quatrième en 22 mois, le salaire minimum ayant déjà augmenté à huit reprises depuis janvier 2021.

Selon la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, cette nouvelle revalorisation s’inscrit dans une politique de soutien au pouvoir d’achat des ménages modestes. Le nombre de salariés payés au Smic a d’ailleurs fortement augmenté en France, atteignant 17,3 % au 1er janvier 2023.

Face à ces hausses successives, certains minima salariaux de branches ont été rattrapés par le Smic, incitant le gouvernement à rappeler ces branches à l’ordre. La ministre rencontrera d’ailleurs leurs représentants pour accélérer les négociations sur les salaires.

Un contexte inflationniste sans « coup de pouce »

Bien que le Smic soit ajusté régulièrement pour suivre l’inflation, il n’a pas bénéficié de « coup de pouce » gouvernemental, c’est-à-dire d’une augmentation au-delà du mécanisme automatique, depuis 2012. Cette revalorisation de novembre s’inscrit donc dans la continuité des hausses liées à l’inflation, sans mesure exceptionnelle de la part du gouvernement.

Le décret actant cette revalorisation marque une nouvelle étape dans l’adaptation des salaires aux défis économiques actuels, tout en soulignant l’urgence de négociations salariales dans les secteurs encore à la traîne.