Michel Murr et Marcel Ghanem menacés au Liban: le Comité des droits de l’homme de l’ONU va être saisi

22 octobre, 2024 / Entrevue

Michel Murr, président du conseil d’administration de MTV (Mur TV), et Marcel Ghanem, l’un des journalistes les plus en vue de la chaîne, sont actuellement au cœur d’une campagne d’incitation dangereuse au Liban. Des appels au meurte, considérés comme un « appel public à gaspiller leur sang », ont été lancés contre eux, exacerbant les tensions dans un contexte politique et sécuritaire déjà fragile.

Selon des informations de Lebanon Debate, l’avocat Mark Habqa, représentant juridique de MTV, prépare une plainte pénale contre un groupe de médias et d’individus responsables de cette campagne, dont les propos et actions sont interprétés comme une incitation au meurtre. L’expression « gaspiller le sang » trouve son origine dans le Moyen Âge, où elle était utilisée pour signifier que verser le sang d’une personne après une fatwa était considéré comme licite (halal), garantissant au meurtrier l’accès au paradis. Si les musulmans sunnites sont historiquement associés à l’émission de fatwas autorisant de telles actions, dans ce contexte particulier, les menaces proviennent de groupes chiites. Ces derniers préfèrent utiliser des appels au meurtre, notamment à travers des armées numériques et des campagnes en ligne, promettant une récompense spirituelle à ceux qui exécuteront ces ordres.

Cette méthode, loin d’être nouvelle, a déjà visé plusieurs personnalités libanaises, dont un ancien rédacteur en chef du journal An Nahar et l’ex-premier ministre Rafik Hariri, tous deux victimes d’assassinats après avoir été ciblés de manière similaire. Cette tactique, où la violence est encouragée par des moyens numériques, montre à quel point ces menaces doivent être prises au sérieux au Liban.

Des avertissements de sécurité et des pressions croissantes

Ces dernières semaines, Michel Murr a reçu plusieurs avertissements de la part des services de sécurité, l’incitant à faire preuve de la plus grande prudence. De son côté, Marcel Ghanem subit des accusations de trahison, aggravées par des menaces directes contre sa vie, le plaçant dans une situation de vulnérabilité inédite. Les deux hommes font face à un climat de pression intense, alimenté par des campagnes en ligne promettant à ceux qui exécuteraient ces appels au meurtre une place au paradis.

L’ONU doit saisie pour garantir leur protection

Face à la gravité de la situation, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a été alerté. Le précédent des assassinats de figures publiques comme Rafik Hariri et des journalistes libanais, victimes de menaces similaires, accentue la nécessité d’une intervention internationale pour protéger la liberté de la presse et la sécurité des journalistes. Les autorités libanaises sont, quant à elles, appelées à agir rapidement pour prévenir toute escalade.

Cette crise soulève de sérieuses questions quant à la protection des professionnels des médias au Liban, dans un pays où la liberté d’expression est régulièrement menacée par les tensions politiques et confessionnelles. L’urgence d’une réponse décisive de la part du gouvernement libanais et du ministre de l’Information est désormais cruciale.