Antony Blinken au Proche-Orient pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza

21 octobre, 2024 / Entrevue

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, entame aujourd’hui un voyage diplomatique au Proche-Orient pour tenter de mettre fin à la guerre qui ravage la bande de Gaza. Ce déplacement, qui devrait s’étendre jusqu’à vendredi, inclut des étapes en Israël et dans plusieurs capitales arabes, avec pour objectif de négocier un cessez-le-feu durable. Cette visite intervient dans un contexte de violences intenses entre Israël et le Hamas, et alors que le Liban est également touché par les frappes israéliennes contre le Hezbollah.

Une visite diplomatique cruciale à l’approche des élections américaines

Le timing de ce voyage est particulièrement important pour l’administration Biden, à seulement deux semaines de l’élection présidentielle américaine. Antony Blinken cherche non seulement à trouver une issue diplomatique au conflit, mais également à renforcer l’image de la vice-présidente Kamala Harris, qui est en campagne pour conserver la Maison-Blanche face à Donald Trump.

Le cessez-le-feu à Gaza est au cœur des discussions internationales depuis que la guerre a éclaté en octobre 2023, après une attaque meurtrière du Hamas contre Israël. La mort récente du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué par une frappe israélienne, pourrait offrir une opportunité de relancer les pourparlers. Le président américain Joe Biden a déjà exprimé son soutien à la reprise des négociations, soulignant qu’« il est temps d’avancer vers un cessez-le-feu ».

Le département d’État américain a précisé que Blinken « discutera de l’importance de mettre fin à la guerre à Gaza, de garantir la libération de tous les otages et d’alléger les souffrances du peuple palestinien ». Le diplomate américain devra également aborder la question de l’aide humanitaire pour les civils palestiniens, durement touchés par les frappes israéliennes. En parallèle, les États-Unis font pression sur Israël pour permettre l’acheminement de vivres et de médicaments dans l’enclave palestinienne, où les pénuries deviennent critiques.

Une guerre qui s’étend au Liban

Le conflit entre Israël et le Hezbollah, groupe soutenu par l’Iran, s’est intensifié au Liban ces dernières semaines. Israël a mené plusieurs frappes contre des infrastructures du Hezbollah dans le sud du pays. Le Hezbollah, quant à lui, a revendiqué des attaques contre des soldats israéliens stationnés près de la frontière.

Lors de ce voyage, Blinken discutera également des moyens de parvenir à une solution diplomatique au Liban, un autre point de tension majeur pour la sécurité de la région. Les États-Unis ne demandent pas de cessez-le-feu immédiat au Liban, mais cherchent à contenir les hostilités tout en soutenant la mission de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban).

Malgré les efforts diplomatiques en cours, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà prévenu que la guerre contre le Hamas se poursuivra jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints. Les exigences d’Israël pour la cessation des hostilités incluent des garanties concernant la non-réarmement du Hezbollah au Liban, des conditions que le Liban et la communauté internationale jugent inacceptables.

Les négociations s’annoncent difficiles, d’autant que de nombreux pays arabes, dont le Qatar et l’Égypte, exigent des garanties de la part d’Israël sur la création d’un État palestinien, une perspective à laquelle le gouvernement israélien s’oppose.

En parallèle, les États-Unis tentent de relancer l’idée d’une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, un projet qui pourrait bouleverser la donne diplomatique au Moyen-Orient. Ce voyage pourrait donc s’avérer crucial pour la suite des événements dans la région, mais aussi pour l’administration Biden, qui tente de trouver un équilibre entre la gestion de cette crise internationale et ses propres échéances électorales.