Violences sexuelles : une coalition de 50 associations réclame une réforme législative d’envergure

18 octobre, 2024 / Entrevue

Ce vendredi 18 octobre, une coalition regroupant une cinquantaine d’associations féministes, parmi lesquelles le Planning familial, Osez le féminisme, la CGT et la Fondation des Femmes, a présenté une proposition ambitieuse de près de 130 mesures. Leur objectif : obtenir une loi intégrale pour lutter efficacement contre les violences sexuelles en France. Ces organisations dénoncent un système judiciaire « en manque cruel de moyens et marqué par des préjugés sexistes », avec des taux de condamnation extrêmement faibles, malgré l’augmentation des plaintes pour violences sexuelles (+164 % entre 2018 et 2022).

La coalition, qui compte également des associations de protection de l’enfance et des groupes tels que l’Amicale du Nid et CentraleSupélec au féminin, propose des réformes législatives, budgétaires et réglementaires visant à offrir une réponse « globale et cohérente » à ce qu’elles qualifient de problème « massif » des violences sexuelles. Parmi ces propositions figurent la lutte contre l’industrie pornocriminelle et la culture du viol en ligne, l’interdiction d’accès des mineurs à la pornographie et l’imprescriptibilité des crimes d’inceste.

Le financement nécessaire pour lutter contre ces violences est estimé à 2,6 milliards d’euros par an, dont 332 millions spécifiquement dédiés à la lutte contre les violences sexuelles. Les associations regrettent l’absence d’une grande loi MeToo en France, préférant une approche plus globale plutôt que des mesures éparses. « Nous réclamons une loi cadre qui prenne en compte la prévention, l’éducation, la police, la justice et la santé », explique Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes.

En mai, la Fondation a lancé une pétition en faveur de cette loi intégrale, qui a déjà recueilli près de 79 000 signatures. Ce samedi, des rassemblements pour soutenir cette cause auront lieu devant les palais de justice de vingt villes à travers le pays, dont Paris, Marseille, Lyon et Rennes. Ces manifestations visent à sensibiliser l’opinion publique et à faire pression sur les autorités pour qu’elles répondent à cette urgence sociétale.