Macron fustige journalistes et ministres après ses propos controversés sur Israël

18 octobre, 2024 / Entrevue

Suite aux vives polémiques déclenchées par ses récents propos sur la création d’Israël, Emmanuel Macron a riposté avec force, critiquant tant les journalistes que certains membres de son gouvernement. Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le président de la République a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme un « manque de professionnalisme », pointant du doigt la manière dont ses propos ont été relayés et interprétés.

« Le débat public se délite », a déclaré un Macron visiblement en colère. Il s’est dit stupéfait par la vague de réactions, notamment de la part de responsables politiques français et étrangers, y compris le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le président du Sénat Gérard Larcher. Ces derniers ont vivement réagi aux déclarations de Macron, qui aurait affirmé lors d’un Conseil des ministres : « Benjamin Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU ».

Ces propos, rapportés par des participants au Conseil, ont immédiatement provoqué des réactions en chaîne, laissant entendre que Macron remettait en cause la légitimité de l’État d’Israël. Gérard Larcher a ainsi exprimé sa « stupéfaction », déplorant une « méconnaissance de l’Histoire ».

Macron a profité de sa conférence de presse pour réaffirmer sa position, soulignant qu’il n’avait en aucun cas remis en cause l’existence d’Israël. « La France s’est toujours tenue aux côtés d’Israël », a-t-il rappelé, évoquant le soutien de son gouvernement face aux attaques de missiles survenues plus tôt dans l’année. Il a également insisté sur l’importance de respecter les décisions de l’ONU, sans pour autant contester l’héroïsme des combattants israéliens lors de la guerre d’indépendance, comme l’avait rétorqué Netanyahou.

Le chef de l’État a également critiqué les ministres présents au Conseil des ministres pour avoir, selon lui, « fait circuler des informations tronquées ou sorties de leur contexte ». Il a déploré que ces déclarations aient été reprises sans vérification par les médias, contribuant à l’aggravation de la polémique.

« Je pense que je m’exprime suffisamment clairement pour ne pas avoir besoin de ventriloques », a lancé Macron, rejetant la responsabilité de la confusion sur des commentateurs qu’il juge peu soucieux de la véracité des faits.

Cette confrontation, qui intervient en pleine période de tensions internationales autour du conflit israélo-palestinien, marque un tournant dans la gestion de la communication au sein du gouvernement. Macron, qui se veut ferme sur la ligne diplomatique de la France, pourrait ainsi renforcer sa position à l’égard de ceux qui, à ses yeux, ont contribué à cette polémique en interne comme dans les médias.