« Emily in Kaboul » : le maire de Trappes défend son image après les propos de RMC

17 octobre, 2024 / Entrevue

Le 14 octobre dernier, l’émission « Les Grandes Gueules », animée par Alain Marschall et Olivier Truchot sur RMC, a provoqué une vive réaction de la part de la ville de Trappes. En discutant de la série à succès « Emily in Paris », un chroniqueur a osé établir une analogie douteuse entre la commune des Yvelines et Kaboul, la capitale afghane. Cette sortie a suscité l’indignation, entraînant une réponse officielle de la municipalité.

Dans un débat sur la série, qui a récemment commencé sa quatrième saison sur Netflix, le chroniqueur Jean-Loup Bonnamy a lancé : « J’aimerais bien voir Emily in Kaboul ». Il a ensuite ajouté que le tournage n’aurait même pas besoin de quitter Trappes. Des propos jugés déplacés et qui ont été perçus comme une moquerie sur la ville et ses habitants.

Le maire de Trappes, Ali Rabeh, a rapidement réagi sur les réseaux sociaux. Dans un message cinglant, il a interpellé les chroniqueurs : « Combien de fois avez-vous mis les pieds à Trappes, bande d’ignares ? Vos rires pleins de dédain n’insultent que vous-mêmes. Ma ville est peuplée de travailleurs essentiels, auxquels vous n’arrivez pas à la cheville, clowns de plateau ». Son intervention a été partagée largement, soulignant le mécontentement croissant vis-à-vis des stéréotypes négatifs véhiculés par les médias.

La municipalité n’a pas tardé à saisir l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, pour dénoncer ces propos jugés inacceptables. Dans un tweet publié sur le compte officiel de la ville, elle a rappelé l’importance d’une « maîtrise rigoureuse de l’antenne » et a réaffirmé que « Trappes et ses habitants ne sauraient être les cibles de moqueries aux relents nauséabonds ».

En dépit de cette controverse, Alain Marschall, l’un des animateurs de l’émission, a minimisé l’incident dans une interview ultérieure. Il a souligné que des blagues peuvent souvent être mal interprétées, expliquant que le but était de faire de l’humour et non de blesser. Selon lui, la vexation du public est devenue trop récurrente, et il a regretté que des remarques humoristiques soient prises au premier degré.

Cette affaire met en lumière la sensibilité croissante autour des représentations médiatiques des villes et des personnes qui y vivent. Trappes, souvent stigmatisée par des clichés, rappelle ainsi qu’elle est avant tout une communauté de travailleurs et de familles, méritant respect et considération.