Le Crif critique les propos de Macron sur la création d’Israël, dénonçant une « faute historique et politique »

16 octobre, 2024 / Entrevue

Ce mercredi, une déclaration d’Emmanuel Macron, président de la République, sur la création de l’État d’Israël a suscité de vives réactions, notamment de la part du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Lors d’un Conseil des ministres, Macron a rappelé au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou que l’État d’Israël a été créé à la suite d’une « décision de l’ONU », faisant allusion à la résolution de 1947 qui a proposé le partage de la Palestine. Il a également averti Netanyahou de l’importance de respecter les décisions onusiennes, en référence à l’appel au cessez-le-feu à Gaza et au Liban.

Cette prise de position a immédiatement fait réagir Yonathan Arfi, président du Crif, qui a dénoncé sur la plateforme X (anciennement Twitter) une « faute historique et politique ». Selon Arfi, les propos de Macron risquent de renforcer les positions de ceux qui contestent la légitimité d’Israël. Il a insisté sur l’importance de l’histoire millénaire du sionisme et du sacrifice des Juifs pour établir Israël, bien avant la résolution des Nations Unies.

Une réaction internationale

Du côté israélien, Benyamin Netanyahou a répondu en rappelant que la création d’Israël n’est pas seulement le fruit de l’ONU, mais surtout celui de la guerre d’indépendance menée par des survivants de l’Holocauste, y compris ceux ayant souffert sous le régime de Vichy. En réponse, l’Élysée a publié un communiqué soulignant que Macron réaffirme son soutien à la sécurité d’Israël, tout en condamnant les frappes israéliennes à Gaza et au Liban.

Les propos de Macron ont également provoqué une levée de boucliers au sein du camp présidentiel et de l’opposition. Caroline Yadan, députée macroniste des Français de l’étranger, a jugé « scandaleux » de réduire Israël à une décision de l’ONU, évoquant le lien historique et légitime du peuple juif avec cette terre. À l’extrême droite, Éric Ciotti et Julien Odoul ont fustigé une déclaration qu’ils jugent irrespectueuse envers un « allié en guerre contre le terrorisme islamiste ».

Cette controverse s’inscrit dans un contexte où Emmanuel Macron a durci sa position face aux actions militaires israéliennes, appelant à un cessez-le-feu et demandant la suspension des livraisons d’armes à Israël, ce qui avait déjà tendu les relations avec le Crif.