Paris impose une charte contre les violences sexistes et sexuelles sur les tournages

14 octobre, 2024 / Entrevue

À partir du 1er janvier 2025, les sociétés de production souhaitant tourner à Paris devront signer une charte contre les violences sexistes et sexuelles. Ce dispositif, adopté par le Conseil de Paris le 11 octobre 2024, vise à encadrer les conditions de tournage des productions cinématographiques, télévisuelles, publicitaires et vidéoclips, dans une ville qui accueille près de 7 400 jours de tournage chaque année.

La signature de cette charte sera une condition sine qua non pour obtenir les autorisations de tournage délivrées par la mairie. Les productions s’engageront à promouvoir l’égalité professionnelle et à lutter contre toute forme de discrimination de genre. Ce texte inclut également la mise en place de mesures concrètes pour prévenir et traiter les violences sexistes et sexuelles sur les plateaux, notamment par la formation des cadres et la sensibilisation des équipes.

Carine Rolland, adjointe à la maire de Paris en charge de la culture, a souligné que cette initiative va au-delà des mesures déjà instaurées par le Centre national du cinéma (CNC), en s’appliquant à toutes les productions, quel que soit leur format. De plus, des dispositions spécifiques encadreront les scènes d’intimité, afin d’assurer un accompagnement approprié.

Chaque année, un bilan de l’application de la charte sera réalisé par le Conseil de Paris, renforçant l’engagement de la ville à offrir un environnement de travail sûr et respectueux à toutes les personnes impliquées dans les productions. Carine Rolland a ajouté que cette mesure vise à faire de Paris non seulement une capitale incontournable des tournages, mais aussi un modèle de bonnes pratiques en matière de lutte contre les violences et discriminations.

Enfin, cette charte s’inscrit dans un contexte de dénonciations accrues des violences sexistes et sexuelles dans l’industrie du cinéma. L’actrice Judith Godrèche, figure emblématique du mouvement #MeTooCinéma en France, a joué un rôle décisif dans cette mobilisation après avoir porté plainte pour viol. La ville de Paris, à travers cette charte, entend poursuivre cet engagement en faveur d’une plus grande protection des femmes et des enfants dans le milieu cinématographique et audiovisuel.