Gérald Darmanin prévient : pas de retour à la politique fiscale de François Hollande

07 octobre, 2024 / Entrevue

Dans une interview accordée aux Échos, Gérald Darmanin, député du Nord et ancien ministre de l’Intérieur, a clairement exprimé son refus d’approuver toute augmentation d’impôts envisagée dans le projet de loi de finances (PLF). À quelques jours de la présentation du budget, l’ancien ministre des Comptes publics s’oppose fermement à ce qu’il qualifie de « choc fiscal », avertissant que cela pourrait « tuer la croissance » et entraîner un « chômage de masse ».

Darmanin, qui fut un acteur clé dans la suppression de l’ISF sous la présidence d’Emmanuel Macron, souligne que revenir à la politique fiscale du président François Hollande serait une erreur. « Faisons-le sans démagogie fiscale, sans revenir à la politique de François Hollande », a-t-il insisté, tout en se montrant ouvert à des discussions sur certains ajustements fiscaux, comme le rachat d’actions, la recentralisation de niches fiscales ou la lutte contre l’optimisation fiscale abusive.

L’ancien ministre met en garde contre la mise en place d’un impôt sur la fortune déguisé, craignant que les contribuables les plus riches quittent le pays pour payer leurs impôts à l’étranger. Faisant une comparaison imagée, Darmanin déclare : « C’est comme à la chasse, une fois qu’on a tiré sur le lapin, il ne revient pas. »

Il propose à la place de réduire la dépense publique. Parmi ses solutions : la fin des 35 heures dans le secteur privé, la suppression d’un jour férié supplémentaire et une refonte de l’audiovisuel public. Cependant, il s’oppose à une réduction du nombre de fonctionnaires sans réformes structurelles. En dépit de désaccords persistants avec Michel Barnier, Darmanin salue l’écoute et la capacité de compromis du Premier ministre, mais maintient qu’il ne votera pas en faveur du volet recettes du budget dans sa forme actuelle.

Gérald Darmanin continue de défendre une ligne de droite sociale, prônant un allégement fiscal pour protéger les catégories populaires et refusant qu’elles « paient les pots cassés » d’une politique qu’il juge contre-productive pour la croissance et l’emploi.