Accusé d’antisémitisme par BHL, Dominique de Villepin riposte et réclame des excuses publiques

07 octobre, 2024 / Entrevue

Ce dimanche 6 octobre 2024, une confrontation indirecte mais virulente a éclaté entre l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin et le philosophe Bernard-Henri Lévy (BHL), chacun intervenant à quelques heures d’intervalle sur LCI. BHL a accusé de Villepin, ainsi que Jean-Luc Mélenchon, d’entretenir une « haine d’Israël et des juifs », déclenchant une réponse indignée de l’ancien chef du gouvernement français lors de sa propre intervention sur la chaîne.

Les accusations de BHL : « Haine d’Israël et des juifs »

Dans son passage sur LCI, Bernard-Henri Lévy a vivement critiqué Dominique de Villepin et Jean-Luc Mélenchon, les accusant de nourrir une « haine d’Israël » qui, selon lui, s’étendait à une animosité envers les juifs. Il a notamment déclaré : « Il y a chez [Jean-Luc Mélenchon] comme chez Dominique de Villepin une haine d’Israël et ceux dont Israël est le nom, c’est-à-dire les juifs. » Cette attaque frontale s’inscrit dans le cadre des divergences sur la gestion du conflit israélo-palestinien, où BHL a pris une position ferme en faveur du gouvernement israélien et contre tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

La réplique de Dominique de Villepin : « Je demande des excuses »

Quelques heures plus tard, dans l’émission de Darius Rochebin sur la même chaîne, Dominique de Villepin a répondu avec vigueur aux accusations de BHL. L’ancien Premier ministre a rejeté en bloc ces propos, qu’il a qualifiés de « calomnies ». « Il n’y a pas de place pour de tels propos dans le débat démocratique », a-t-il déclaré, soulignant que ces accusations portaient atteinte à sa dignité. Il a exigé des excuses publiques de la part de BHL, en rappelant que son désaccord n’avait rien à voir avec une quelconque question juive, mais portait exclusivement sur la guerre et la paix.

« Ce qui m’oppose à Bernard-Henri Lévy, c’est la question de la guerre et de la paix », a précisé de Villepin, qui plaide depuis longtemps pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, une position diamétralement opposée à celle de BHL, soutien inconditionnel d’Israël dans ce conflit.

Dominique de Villepin a également dénoncé l’essentialisation de ses idées et de sa personne. Citant Albert Camus, il a affirmé : « Un homme, cela s’empêche », appelant à plus de retenue dans le débat public. Il a fustigé les engagements de BHL dans des conflits internationaux comme l’Irak, la Libye ou encore le Sahel, qu’il estime avoir laissé derrière eux « chaos, morts et sang ».

Un débat à distance qui enflamme

Cette confrontation entre Dominique de Villepin et Bernard-Henri Lévy, bien qu’à distance, a révélé la profondeur des divisions sur la question du conflit israélo-palestinien en France. Jean-Luc Mélenchon, également visé par les propos de BHL, a réagi sur X (anciennement Twitter) en déclarant : « De Villepin, vous perdez votre temps avec BHL qui nous insulte. »

Le débat, loin de se calmer, est devenu un véritable champ de bataille idéologique entre ceux qui, comme BHL, défendent une ligne dure en faveur d’Israël, et ceux qui, comme de Villepin, plaident pour un cessez-le-feu et une solution diplomatique.

La confrontation entre Dominique de Villepin et Bernard-Henri Lévy, bien qu’indirecte, illustre la polarisation du débat public autour de la question israélo-palestinienne. Tandis que de Villepin réclame des excuses pour ce qu’il considère être une attaque injustifiée et calomnieuse, BHL maintient fermement ses accusations. Le débat semble loin d’être clos, et cette passe d’armes télévisée ne manquera pas de continuer à alimenter les discussions politiques et médiatiques.