Radicalisation islamiste : Othman Nasrou annonce la fin du « pas de vague »

06 octobre, 2024 / Entrevue

Cette semaine, Othman Nasrou, secrétaire d’État chargé de la Citoyenneté, a pris la parole lors d’une session du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Face à une assemblée composée de plus de 180 acteurs de terrain, incluant des policiers, gendarmes, agents préfectoraux et membres de l’Éducation nationale, Nasrou a réaffirmé la volonté du gouvernement d’adopter une ligne de fermeté contre la radicalisation islamiste. « Le pas de vague, c’est terminé », a-t-il déclaré, annonçant ainsi un changement radical dans la gestion de ce phénomène croissant.

La radicalisation des jeunes, une priorité

Les chiffres présentés sont alarmants : les adolescents, qui ne représentaient que 1 % des mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste en 2022, en représentent désormais 21 % entre janvier et juillet 2024. Nasrou a pointé du doigt une nouvelle forme de radicalisation, « plus insidieuse » et « difficile à cerner », se propageant principalement à travers les réseaux sociaux. Les jeunes, en particulier, se coupent de leur entourage familial et social, devenant des cibles faciles pour des mouvements djihadistes qui utilisent les plateformes numériques pour recruter.

Une riposte renforcée

Afin de contrer cette montée inquiétante, Othman Nasrou a annoncé une série de mesures destinées à renforcer la lutte contre le séparatisme et la radicalisation. « Chaque incident recevra une réponse avec la fermeté et la célérité qu’il mérite », a-t-il martelé. Le gouvernement prévoit de soutenir activement les fonctionnaires en première ligne, que ce soit dans les écoles ou les forces de l’ordre, pour qu’ils se sentent protégés et appuyés dans leurs actions de défense de la laïcité et de lutte contre la radicalisation. Le secrétaire d’État a insisté sur la nécessité d’une « vraie culture de la vigilance » pour détecter les premiers signes de radicalisation chez les jeunes.

Un plan d’action concret

En plus d’une vigilance accrue, des formations spécifiques seront déployées à destination des agents de terrain pour mieux comprendre et anticiper les signes avant-coureurs de radicalisation. Nasrou a souligné l’importance de ne plus avoir peur de parler et d’alerter dès les premiers doutes. Ce plan gouvernemental s’inscrit dans une stratégie plus globale visant à lutter contre toutes les formes de séparatisme, une priorité affichée par le gouvernement de Michel Barnier, sous l’impulsion du nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

En conclusion, Othman Nasrou souhaite mettre fin à l’ère du « pas de vague » et propose une riposte ferme face à la menace de radicalisation islamiste, en particulier chez les jeunes, qui représentent un enjeu de sécurité nationale majeur pour les années à venir.