L’Allemagne appelle à accélérer les négociations sur l’accord UE-Mercosur malgré l’opposition française

02 octobre, 2024 / Entrevue

Le chancelier allemand Olaf Scholz a exhorté, ce mercredi 2 octobre 2024, à conclure rapidement les négociations en cours entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur pour un accord de libre-échange. Dans un discours prononcé à Berlin devant la Fédération allemande du commerce de gros (BGA), Scholz a souligné l’importance stratégique de cet accord pour renforcer la résilience économique de l’Europe et diversifier ses partenaires commerciaux.

« Les négociations avec le Mercosur doivent être rapidement finalisées », a insisté le chancelier, en soulignant que la majorité des États membres de l’UE, tels que l’Italie et l’Espagne, soutiennent ce projet. Cependant, certains pays, dont la France, s’y opposent fermement, principalement en raison des préoccupations agricoles. Ce différend devait être abordé lors de la rencontre entre Scholz et le président français Emmanuel Macron, également prévue ce mercredi à Berlin.

Scholz a appelé à faire preuve de « pragmatisme et de flexibilité » pour finaliser les derniers points de l’accord, jugé crucial pour la compétitivité du commerce extérieur européen. Depuis plus de deux décennies, l’UE et le Mercosur, qui regroupe le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et la Bolivie, négocient pour établir une vaste zone de libre-échange englobant plus de 700 millions de consommateurs. Un accord politique avait été trouvé en 2019, mais l’opposition française a freiné sa ratification.

Emmanuel Macron, particulièrement critique, a réaffirmé en mars dernier que l’accord tel qu’il est actuellement négocié est « un très mauvais accord ». Il réclame des « clauses miroirs » pour protéger l’agriculture française et harmoniser les normes écologiques et sociales entre les deux blocs.

Le Brésil, principale puissance économique du Mercosur, continue de défendre activement la mise en œuvre de l’accord, perçu comme un levier de croissance pour la région. Ainsi, tandis que Scholz appelle à une conclusion rapide, les tensions persistent au sein de l’UE, avec des divergences profondes sur les impacts économiques et agricoles de cet accord historique.