Lyon inaugure un mémorial de la Shoah : « un rappel indispensable par les temps qui courent »

02 octobre, 2024 / Alice Leroy

Les premières structures du futur mémorial de la Shoah ont été posées ce mardi place Carnot à Lyon, près de la gare de Perrache, d’où furent déportés 6 100 Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Baptisé « Les Rails de la Mémoire », le monument, qui s’étendra sur 1 173 mètres, symbolise la distance séparant Lyon du camp d’Auschwitz-Birkenau. Ce projet commémoratif a été initié pour rappeler cette tragédie humaine et ancrer la mémoire de la Shoah au cœur de la ville.

Jean-Olivier Viout, président de l’association pour le mémorial de la Shoah à Lyon, a souligné l’importance de cette démarche : « Par les temps qui courent, chacun ressent l’urgence de maintenir vivante la flamme de la mémoire de cette page d’histoire tragique. » L’ancien procureur a également rappelé qu’il était paradoxal qu’une ville comme Lyon, où la France a pour la première fois condamné le crime contre l’humanité lors du procès de Klaus Barbie, n’ait pas encore de monument dédié à cette mémoire. Ce vide sera comblé avec ce mémorial, qui doit être inauguré le 26 janvier 2025, à la veille du 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz.

Conçu par le studio d’architecture Blaising-Borchardt, le mémorial utilisera des rails d’acier disposés en quinconce pour évoquer le parcours effectué par les convois de déportés. À mi-chantier, le chiffre « 6 100 » a été gravé sur les premières sections posées, en hommage aux 6 100 Juifs de la région Rhône-Alpes qui ont été envoyés vers les camps de la mort. Le monument se veut également un espace pédagogique, offrant une structure compréhensible et accessible pour tous, afin que la mémoire collective se perpétue.

Arié Nathan, maître d’ouvrage du projet, a confié que cette initiative revêt une signification personnelle : sa grand-mère était l’une des rares survivantes du dernier convoi de déportation parti de Lyon en août 1944. « Elle aurait été fière de savoir que Lyon commémore sa mémoire et celle de tous les autres », a-t-il partagé avec émotion, comme le rapporte France 3.

Alice Leroy