Nicolas Sarkozy : « On doit tout changer » sur l’immigration et la fiscalité

30 septembre, 2024 / Entrevue

Lors de son intervention sur CNews et Europe 1 ce lundi matin, l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a fait des déclarations marquantes sur l’immigration et la politique fiscale du gouvernement. Selon lui, l’immigration est désormais « un problème » qui nécessite une refonte complète des mesures en place.

Immigration : des propositions radicales

En réaction au récent meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans, tuée par un ressortissant marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), Nicolas Sarkozy a vivement critiqué la gestion actuelle de l’immigration. « On doit tout changer », a-t-il déclaré en appelant à une révision des OQTF. Il a notamment proposé de conditionner la délivrance des visas à une « autorisation de retour consulaire », renforçant ainsi les conditions de réadmission des migrants en situation irrégulière.

Sarkozy a également plaidé pour une réforme de l’espace Schengen, qu’il souhaite voir placé sous la responsabilité d’un « gouvernement européen », constitué des ministres de l’Intérieur des États membres. Il a souligné que le développement économique de l’Afrique est la « seule solution durable » pour lutter contre les flux migratoires, appelant à l’ouverture de guichets dans les pays du sud de la Méditerranée pour traiter les demandes avant la traversée vers l’Europe.

La fiscalité au cœur des débats

Sur le plan économique, Nicolas Sarkozy s’est montré ferme à la veille du discours de politique générale de Michel Barnier. Il a critiqué la possibilité d’une hausse des impôts, qu’il considère comme « une erreur économique ». « La France est déjà le pays où la fiscalité est la plus élevée, avec un fort sentiment d’injustice », a-t-il rappelé. Selon lui, une augmentation de la pression fiscale ne ferait que freiner l’emploi, la croissance et les investissements.

Si Michel Barnier n’a pas encore officiellement annoncé de hausse des impôts, il a évoqué, lors d’une intervention sur France 2, la possibilité d’une taxe exceptionnelle sur les plus fortunés ou les grandes entreprises. Une perspective qui a suscité des tensions au sein du gouvernement, notamment avec Gérald Darmanin, qui s’est fermement opposé à toute hausse fiscale.

Un soutien mesuré à Michel Barnier

Bien que critique sur certains aspects, Nicolas Sarkozy a réaffirmé son soutien à Michel Barnier, qu’il a encouragé à réussir dans ses fonctions. « Je souhaite de toutes mes forces le succès de Monsieur Barnier », a-t-il conclu, insistant sur l’importance d’éviter une nouvelle crise politique alors que le pays traverse déjà de nombreuses turbulences.

Les déclarations de Sarkozy interviennent dans un contexte où les enjeux migratoires et fiscaux divisent le gouvernement et les partis politiques, illustrant les lignes de fracture au sein de la majorité sur la direction à prendre.