Immigration : Bruno Retailleau prône la double peine et appelle à des réformes radicales

29 septembre, 2024 / Entrevue

Ce dimanche, Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur (LR), a répondu aux questions de LCI pendant une heure, abordant divers sujets sensibles tels que le risque terroriste, l’immigration et le mariage homosexuel. Voici les principaux points à retenir de son intervention.

Le ministre a averti que le mois d’octobre serait « dangereux » en termes de risque terroriste. Il a évoqué la date du 7 octobre, qui marque l’anniversaire du pogrom en Israël, ainsi que les célébrations des grandes fêtes juives, pouvant entraîner des tensions. Dans ce contexte, il a demandé aux préfets de « redoubler de vigilance » et de signaler, voire d’interdire, toute manifestation susceptible de présenter des risques pour l’ordre public.

Changer les règles sur les OQTF

Bruno Retailleau s’est exprimé sur le meurtre de Philippine, dont le suspect faisait l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Profondément affecté par cette affaire, il a plaidé pour une modification des lois en vigueur. « Quand la règle de droit ne protège plus, on ne peut pas s’en satisfaire », a-t-il affirmé, estimant que la législation actuelle privilégie parfois la protection des individus dangereux au détriment de celle de la société.

Pour renforcer l’efficacité des OQTF, Retailleau a suggéré d’allonger la durée maximale de détention en Centre de rétention administrative (CRA), actuellement fixée à 90 jours. En réponse aux difficultés rencontrées pour expulser des étrangers vers leur pays d’origine, il a proposé de restreindre l’octroi de visas aux ressortissants des États récalcitrants, y compris pour leurs dirigeants.

Immigration : pour la « double peine » et un référendum

Sur la question de l’immigration, le ministre s’est dit « favorable » à la « double peine », c’est-à-dire l’expulsion systématique des étrangers condamnés après qu’ils ont purgé leur peine. « Lorsqu’on accueille un étranger et que cet étranger est condamné, il n’a plus rien à faire sur le territoire français », a-t-il insisté.

Retailleau a également exprimé son regret qu’un référendum sur l’immigration, réclamé depuis des années par le Rassemblement National, ne puisse être organisé en France. Pour permettre une telle consultation, il faudrait réviser la Constitution, ce qui est peu envisageable « avec la majorité étriquée que nous avons », a-t-il concédé.

Sur la GPA et le mariage homosexuel : une opposition assumée

Interrogé sur son opposition passée au mariage homosexuel, Bruno Retailleau a déclaré qu’il ne reniait pas ses positions, même si celles-ci ne sont pas majoritaires. Après l’autorisation de la Procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes, le ministre estime que « la prochaine étape, c’est la GPA (Gestation pour autrui) ». Pour lui, la GPA représente « la marchandisation du corps humain », un principe auquel il s’oppose fermement.

Le premier entretien de Bruno Retailleau en tant que ministre de l’Intérieur témoigne d’une ligne sécuritaire rigide face au terrorisme et à l’immigration, tout en défendant des positions conservatrices sur les questions sociétales. Ses propositions montrent une volonté de durcir les règles pour protéger la société, tout en assumant des convictions personnelles parfois controversées.