Israël annonce avoir “éliminé” Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, lors d’une frappe à Beyrouth

28 septembre, 2024 / Entrevue

Ce samedi 28 septembre, l’armée israélienne a annoncé avoir “éliminé” Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais, lors d’une frappe menée la veille sur le quartier général de l’organisation situé dans la banlieue sud de Beyrouth. Hassan Nasrallah, chef emblématique du Hezbollah et figure religieuse puissante au Liban, est considéré comme l’homme le plus influent du pays et fait l’objet d’un véritable culte de la personnalité. Depuis plusieurs années, il vivait dans la clandestinité, apparaissant rarement en public.

Selon les déclarations du lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l’armée israélienne, “Hassan Nasrallah est mort”, une annonce faite sur le réseau social X. Cette déclaration a été confirmée par le capitaine David Avraham, un autre porte-parole de l’armée, à l’Agence France-Presse (AFP). Israël affirme que la frappe ciblait le “quartier général central du Hezbollah”, un site hautement symbolique situé dans un quartier densément peuplé de la capitale libanaise.

Une offensive intense en riposte à la menace du Hezbollah

L’opération militaire menée par Israël a été qualifiée de “dévastatrice”, détruisant des dizaines d’immeubles et poussant des centaines de civils à fuir. Le bilan de l’attaque fait état d’au moins six morts et 91 blessés. L’offensive s’inscrit dans un contexte de violences accrues entre Israël et le Hezbollah, qui avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée en octobre 2023 par une attaque menée par le Hamas, allié du Hezbollah.

En réponse aux frappes israéliennes, le Hezbollah a annoncé avoir tiré des roquettes sur un kibboutz et des cibles militaires dans le nord d’Israël. Ces actions ont été qualifiées de représailles aux “attaques barbares de l’ennemi israélien”. Depuis lundi, Israël a intensifié sa campagne de bombardements contre les bastions du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, visant à neutraliser la menace que représente ce groupe armé soutenu par l’Iran.

Un silence du Hezbollah, mais des signes d’unité pro-iranienne

Le Hezbollah n’a pas encore fait d’annonce officielle concernant la mort de son leader, même plus de 15 heures après l’opération israélienne. Une source proche du mouvement pro-iranien a indiqué qu’“il n’y avait plus de contact” avec Hassan Nasrallah depuis vendredi soir, sans toutefois confirmer son décès. En Iran, un signe de soutien au Hezbollah a été observé avec une banderole accrochée à Téhéran, proclamant “Le Hezbollah est vivant”, accompagnée de la photo de Nasrallah.

Israël met en garde ses adversaires

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, a déclaré que l’élimination de Nasrallah s’inscrivait dans une stratégie plus large visant à dissuader toute menace envers Israël. “Nous n’avons pas épuisé tous les moyens dont nous disposons”, a affirmé Halevi, soulignant la détermination de l’armée israélienne à poursuivre ses actions tant que la sécurité du pays serait menacée. “Quiconque menace les citoyens d’Israël, nous saurons comment l’atteindre.”

L’objectif affiché par Israël est de rétablir la sécurité dans le nord du pays, qui fait l’objet de tirs fréquents du Hezbollah, et de permettre le retour des dizaines de milliers d’habitants qui ont été contraints de fuir la région.

La mort de Hassan Nasrallah, si elle est confirmée, représenterait un tournant majeur dans le conflit israélo-libanais et un séisme géopolitique dans la région. En éliminant le chef du Hezbollah, Israël pourrait avoir porté un coup sévère au mouvement islamiste libanais, mais la riposte de ses soutiens, notamment l’Iran, reste à craindre.

Les frappes israéliennes sur le Liban et la confrontation continue avec le Hezbollah s’ajoutent à un contexte régional déjà extrêmement tendu, marqué par l’aggravation des hostilités en Israël et à Gaza. Les prochaines étapes du conflit restent incertaines, mais la disparition de Nasrallah pourrait entraîner des répercussions imprévisibles dans l’équilibre déjà fragile de la région.