Les mesures fiscales de Barnier pour contenir le déficit

28 septembre, 2024 / Entrevue

Dans un contexte financier préoccupant, avec un déficit public potentiellement supérieur à 6% du PIB en 2024, le gouvernement de Michel Barnier prend des mesures exceptionnelles pour redresser la situation budgétaire de la France. À l’issue d’un premier séminaire gouvernemental et d’interviews récentes, le Premier ministre a exposé sa stratégie, qui inclut la protection des travailleurs et producteurs contre toute hausse d’impôts, tout en appelant à une contribution temporaire des grandes entreprises.

Le Premier ministre a confirmé que son administration envisageait d’introduire une “contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises”, une mesure temporaire destinée à augmenter les recettes fiscales sans impacter les couches les plus actives de la population. Le périmètre exact de cette taxe reste cependant à définir, ainsi que les critères spécifiques qui détermineront quelles entreprises seront concernées.

Parallèlement, le gouvernement propose de maintenir l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation pour 2024, renonçant à un projet initial qui aurait gelé les tranches supérieures. Cette décision pourrait soulager les foyers fiscaux les plus aisés, notamment ceux dont les revenus dépassent 80 000 euros par an, qui auraient été touchés par le gel du barème.

En outre, dans le cadre des “points à décider” du projet de loi de finances pour 2025, qui sera présenté à l’Assemblée nationale début octobre, une autre mesure notable inclut la création d’une taxe sur l’utilisation du réseau électrique durant les heures de tension. Cette taxe vise à garantir la sécurité de l’approvisionnement en électricité, reflétant les défis énergétiques actuels auxquels la France doit faire face.

Ces propositions fiscales font partie d’une série de mesures destinées à économiser au moins 20 milliards d’euros en 2025 pour contrer la hausse préoccupante du déficit et de la dette publique, estimée à 3 100 milliards d’euros. Michel Barnier insiste sur la nécessité d’un effort “juste, équilibré et concerté”, soulignant que la situation budgétaire “très grave” de la France nécessite des actions déterminées de tous les acteurs économiques.