La famille de Magali Blandin indignée par le livre de Caryl Férey : « Une injure à la victime »

27 septembre, 2024 / Alice Leroy

Lors du procès de trois prévenus impliqués dans la mort de Magali Blandin, l’avocat de la famille, Me William Pineau, a vivement critiqué l’ouvrage Magali de Caryl Férey, publié en septembre dernier, comme le rapportent nos confrères de 20minutes.fr dans un article publié par Camille Allain. Présenté comme un hommage à cette mère de quatre enfants assassinée par son mari en 2021, le livre est perçu par les proches comme une exploitation indécente du drame. « C’est un ouvrage médiocre qui n’aurait jamais dû être écrit. Ce livre, c’est une injure à Magali », a dénoncé Me Pineau lors de sa plaidoirie, alors que la sœur et les parents de la victime fondaient en larmes.

Toujours selon 20minutes.fr, la famille, qui n’a jamais été contactée par l’auteur, se dit extrêmement choquée par cette publication. L’avocat a souligné que le livre, loin de rendre hommage à Magali Blandin, se concentre sur l’enquête menée par Férey dans le village où il a grandi, sans apporter de véritable éclairage sur la victime. Caryl Férey, connu pour ses polars sombres, justifie son choix par le manque de témoignages disponibles. « Dans Montfort-sur-Meu, personne ne la connaissait. On m’a fermé porte sur porte », a-t-il confié, reconnaissant qu’il n’a pu échanger qu’avec des journalistes locaux ayant suivi l’affaire.

Le livre, composé d’à peine 170 pages, consacre même ses dernières pages à un entretien avec l’avocat de Jérôme Gaillard, le mari et meurtrier de Magali Blandin. « J’ai accepté de parler de mon rôle d’avocat dans cette affaire, mais je ne voulais pas parler de Magali Blandin, car je ne la connaissais pas », explique Me Jean-Guillaume Le Mintier, qui s’étonne de voir cet entretien figurer dans un livre supposé rendre hommage à la victime. Le pénaliste déplore qu’aucune concertation n’ait eu lieu avec la famille de la défunte avant la publication.

Sollicitée par 20minutes.fr, la maison d’édition Robert Laffont n’a pas souhaité répondre aux critiques, précisant seulement qu’elle était en contact avec les proches de Magali Blandin. Alors que ce livre suscite l’indignation, il relance la question éthique de l’utilisation des faits divers dans la littérature, notamment lorsque les proches des victimes sont laissés à l’écart.

Alice Leroy