« Encore une comme ça et c’est la porte » : Michel Barnier met en garde Antoine Armand

26 septembre, 2024 / Entrevue

Le gouvernement de Michel Barnier fait face à son premier incident majeur depuis sa formation. Mardi 24 septembre, Antoine Armand, le nouveau ministre de l’Économie, a provoqué un tollé en affirmant sur France Inter que « le Rassemblement national n’appartient pas à l’arc républicain ». Cette déclaration a immédiatement suscité la colère de Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, et n’a pas tardé à faire réagir le Premier ministre.

Dans les heures qui ont suivi, Michel Barnier a pris les choses en main pour éteindre l’incendie politique. Selon des sources proches du gouvernement, le chef du gouvernement aurait sévèrement recadré Antoine Armand, lui rappelant la ligne de conduite à tenir envers toutes les forces politiques représentées au Parlement. Un témoin rapporte : « Il s’est pris une grosse soufflante. Encore une comme ça, et dehors ! ». Ce recadrage démontre la volonté de Barnier d’éviter tout faux pas alors qu’une motion de censure, qui pourrait être soutenue par le RN et la gauche, plane sur l’exécutif.

En réponse, un communiqué du ministère de l’Économie a rapidement été diffusé, précisant qu’Antoine Armand recevra « toutes les forces politiques représentées au Parlement », conformément aux directives du Premier ministre.

Par ailleurs, Michel Barnier a pris l’initiative d’un appel direct à Marine Le Pen pour désamorcer la situation. Cette conversation « sobre et factuelle » selon les proches du dossier, a permis de réaffirmer la ligne de respect et de dialogue que Barnier souhaite instaurer avec toutes les formations politiques, y compris le RN. La réaction rapide du Premier ministre vise à maintenir l’unité au sein de son gouvernement, encore en phase de rodage, tout en évitant une crise parlementaire.

Cette séquence témoigne du poids grandissant de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale et de la précarité politique à laquelle Michel Barnier est confronté. Avec un gouvernement encore hétérogène, chaque déclaration compte, surtout à l’approche de votes cruciaux comme celui du budget.