Croissance : la France dépasse les prévisions en 2024 selon l’OCDE

25 septembre, 2024 / Entrevue

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour la France en 2024. Désormais, l’institution anticipe une progression du PIB tricolore de 1,1%, contre 0,7% dans ses prévisions de mai. Cette annonce, faite le 25 septembre, est une bouffée d’air pour le gouvernement Barnier, qui prépare son budget 2025 sous la pression des finances publiques dégradées.

Une croissance supérieure aux attentes

Cette révision place les prévisions de l’OCDE au même niveau que celles de la Banque de France et proches de l’objectif gouvernemental de 1% pour 2024. Cette progression s’explique en partie par le rebond du commerce extérieur, notamment grâce au secteur aéronautique et à l’amélioration de la balance commerciale énergétique. Par ailleurs, la consommation estivale, dopée par les Jeux olympiques, a soutenu l’économie durant le troisième trimestre.

Cependant, l’OCDE reste prudente pour 2025. La croissance est légèrement revue à la baisse, passant à 1,2% contre 1,3% dans les précédentes estimations. Le ralentissement de la consommation des ménages, moteur traditionnel de l’économie française, inquiète les économistes, en raison de l’inflation qui persiste et de la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne (BCE).

Malgré cette embellie, les comptes publics restent sous pression. Les recettes fiscales sont en baisse, notamment en raison de la chute de la consommation. Le gouvernement doit trouver des solutions pour maintenir la trajectoire budgétaire sans asphyxier la reprise économique. Des coupes budgétaires sont envisagées dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, mais elles pourraient peser sur l’activité économique à long terme.

L’inflation sous contrôle, mais à quel prix ?

La BCE a amorcé un cycle de baisse des taux d’intérêt depuis juin, mais ses effets sur l’économie française ne devraient se faire sentir qu’en 2025. L’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) est attendue à 2,5% en 2024 et 2,2% en 2025, un ralentissement par rapport à la flambée de 2022. Cependant, ce resserrement monétaire a déjà ralenti la demande interne, affectant les secteurs dépendants de la consommation.

De l’autre côté du Rhin, les perspectives sont beaucoup moins optimistes. L’OCDE prévoit une stagnation pour l’économie allemande en 2024, avec une croissance révisée à seulement 0,1%. L’industrie allemande, historiquement soutenue par une énergie bon marché provenant de la Russie, est aujourd’hui lourdement frappée par la crise énergétique et la baisse des débouchés en Asie, notamment en Chine.

En dépit des incertitudes liées à l’inflation et à la consommation, l’économie française résiste mieux que prévu en 2024, offrant une lueur d’espoir au gouvernement Barnier dans un contexte de défi budgétaire. Toutefois, l’impact des mesures d’austérité à venir et le ralentissement de la consommation demeurent des facteurs de risque à surveiller pour les années à venir.