Moscou refuse toute contrainte à la paix : « Impossible sans atteindre nos objectifs »

25 septembre, 2024 / Entrevue

Le 25 septembre 2024, le Kremlin a fermement réagi aux déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a exhorté la veille le Conseil de sécurité de l’ONU à « contraindre la Russie à la paix ». Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a qualifié cette approche d’« erreur absolument fatale », affirmant que « forcer la Russie à faire la paix est impossible ».

Peskov a réitéré la position de Moscou en soulignant que la Russie « est favorable à la paix », mais seulement si ses « objectifs de sécurité » sont atteints. Ces objectifs sont intrinsèquement liés à l’offensive militaire en Ukraine, amorcée en février 2022. « Sans atteindre ces objectifs, il est impossible de contraindre la Russie », a-t-il averti lors d’une conférence de presse.

Zelensky et son « plan de la victoire »

Volodymyr Zelensky, actuellement aux États-Unis pour une série de réunions avec des responsables politiques, a présenté son « plan de la victoire » devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Ce plan, soutenu par les pays occidentaux, propose un retrait inconditionnel des forces russes des territoires ukrainiens occupés, y compris la Crimée annexée en 2014.

Depuis le printemps 2022, les négociations entre Kiev et Moscou sont à l’arrêt, les deux parties étant campées sur des positions irréconciliables. L’Ukraine insiste sur la restitution de l’intégralité de ses territoires, tandis que la Russie exige que l’Ukraine renonce à ses ambitions d’adhérer à l’OTAN et reconnaisse l’annexion de quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée.

Un second sommet sur la paix sans la Russie

En dépit de l’arrêt des négociations et des divergences persistantes, l’Ukraine et ses alliés prévoient un second sommet sur la paix d’ici la fin de l’année, initiative que Moscou a déjà rejetée. Lors d’une première réunion en Suisse en juin dernier, aucune avancée n’avait été réalisée.

Par ailleurs, les tentatives de médiation de la Chine, de l’Inde ou encore du Vatican, alliés plus ou moins proches de la Russie, n’ont pas encore permis de renouer le dialogue entre les deux nations. Le Kremlin, quant à lui, demeure inflexible, estimant que ses revendications sécuritaires doivent être prises en compte avant toute solution diplomatique.

En conclusion, les perspectives d’une reprise des pourparlers entre l’Ukraine et la Russie restent limitées, chaque camp refusant de céder sur des points jugés fondamentaux. Le conflit, qui dure depuis plus de deux ans et demi, a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de civils et militaires.