Pénuries de médicaments : 11 laboratoires pharmaceutiques sanctionnés

24 septembre, 2024 / Entrevue

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a récemment infligé des sanctions financières à onze laboratoires pharmaceutiques pour ne pas avoir respecté leurs obligations de stocks de sécurité concernant des médicaments jugés essentiels. Dans un contexte de pénurie croissante, ces entreprises risquent de lourdes amendes si elles ne maintiennent pas des réserves suffisantes.

Depuis septembre 2021, les laboratoires sont tenus de conserver un stock de sécurité de deux à quatre mois pour les médicaments dits d’intérêt thérapeutique majeur, sous peine de sanctions. Ces médicaments sont essentiels, et une rupture de traitement pourrait mettre en danger la vie des patients à court ou moyen terme. Les sanctions annoncées ce 24 septembre 2024, d’un montant total de 8 millions d’euros, concernent des infractions constatées en 2023. Selon l’ANSM, ce chiffre est nettement supérieur aux années précédentes, représentant une augmentation significative par rapport à 2022 et six fois plus qu’en 2018.

Parmi les laboratoires sanctionnés figurent des géants du secteur comme Biogaran, Sandoz et Viatris. Biogaran, en particulier, a été épinglé pour des stocks insuffisants d’irbésartan, un médicament utilisé pour traiter l’hypertension. Ces manquements concernent une trentaine de références couvrant un large éventail thérapeutique, notamment des antihypertenseurs, anticancéreux, antimicrobiens et médicaments en neurologie.

Alexandre de la Volpilière, directeur général de l’ANSM, a souligné que « malheureusement, aucune classe thérapeutique n’est épargnée par ce phénomène ». Ces pénuries, récurrentes depuis plusieurs années, mettent en lumière les tensions qui existent dans la chaîne d’approvisionnement des médicaments essentiels.