Thierry Breton rompt le silence après sa démission de la Commission européenne

22 septembre, 2024 / Entrevue

Près d’une semaine après sa démission inattendue, Thierry Breton, ancien commissaire européen chargé du commerce intérieur, a justifié son départ lors de l’émission Questions politiques diffusée sur France Inter ce dimanche 22 septembre 2024. « Personne n’a eu ma peau, c’est moi qui ai démissionné », a-t-il affirmé, mettant fin aux spéculations sur un départ forcé.

Cette démission intervient alors que les relations entre Breton et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’étaient fortement dégradées. Selon l’ex-ministre français, un ultimatum avait été lancé par von der Leyen à Emmanuel Macron : soit Thierry Breton conservait un portefeuille réduit, soit un autre candidat recevait un portefeuille plus important. Estimant que « dans ces conditions, [il] n’avait plus [sa] place dans ce collège », Breton a décidé de quitter son poste.

L’annonce de cette démission a créé une onde de choc à Bruxelles et à Paris, d’autant plus que Thierry Breton a mentionné des « problèmes de gouvernance » au sein de la Commission européenne, sans toutefois directement attaquer von der Leyen. Il a critiqué la nouvelle organisation de la Commission, devenue « plus verticalisée » et marquée par des rétrogradations inhabituelles de certains commissaires.

Le remplacement de Breton par Stéphane Séjourné, ancien ministre des Affaires étrangères, n’a pas tardé à susciter des réactions. À gauche, Manon Aubry a dénoncé un « clone » de Breton, tandis que Thierry Mariani (RN) a raillé « l’art de recaser les petits marquis déchus de la macronie ». Malgré ces critiques, Breton a exprimé son soutien à son successeur.

Thierry Breton réfute également toute implication de lobbies dans son départ. Il a insisté sur le fait que son choix était personnel : « Si vous estimez que vous n’avez plus les conditions pour exercer, vous en tirez les conséquences. » Cette sortie marque un tournant dans la gouvernance bruxelloise et illustre les tensions persistantes entre Paris et la Commission.