Meta interdit les médias d’État russes pour lutter contre l’ingérence étrangère

17 septembre, 2024 / Entrevue

Le groupe Meta, propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé le lundi 16 septembre 2024 l’interdiction des médias d’État russes sur ses plateformes à l’échelle mondiale. Cette décision vise à contrer les tentatives d’ingérence étrangère, en particulier celles venant de la Russie. Parmi les médias concernés, figurent Rossia Segodnia, RT (Russia Today) et d’autres entités affiliées, qui sont désormais bannies des applications Meta pour leur rôle présumé dans des campagnes de désinformation et d’influence.

Cette annonce survient dans un contexte de tensions croissantes entre la Russie et les États-Unis, après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a accusé le média RT d’être devenu une « branche » du renseignement russe, participant à des opérations de déstabilisation à l’international. Blinken a spécifiquement évoqué des tentatives d’ingérence dans plusieurs pays, notamment la Moldavie, la France, l’Allemagne et des nations en Afrique.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, les activités d’influence russe sur les plateformes de Meta ont augmenté de manière significative, selon les rapports du géant américain des médias sociaux. Meta, qui lutte activement contre la manipulation de l’opinion publique, a détecté que la Russie est devenue la principale source d’opérations d’influence secrètes sur ses plateformes depuis 2017.

Les autorités américaines ont récemment intensifié leur réponse face à cette menace, en imposant des sanctions, des poursuites pénales et des restrictions de visa à l’encontre des entités russes impliquées dans ces campagnes d’influence, notamment Rossia Segodnia et ses filiales. Ces mesures visent à freiner l’impact des médias soutenus par le Kremlin, largement considérés par les pays occidentaux comme des outils de propagande destinés à saper les processus démocratiques.

RT, fondé en 2005, diffuse en plusieurs langues et est accusé d’utiliser ses ressources pour soutenir l’effort de guerre russe en Ukraine, en participant notamment à des levées de fonds pour équiper l’armée russe. Cette interdiction par Meta marque une étape importante dans la lutte contre les tentatives d’influence étrangère sur les plateformes numériques à un moment où la guerre de l’information se déroule autant sur le terrain que dans le cyberespace.