La gauche et le RN critiquent la nomination de Stéphane Séjourné à la Commission européenne

16 septembre, 2024 / Entrevue

Le choix d’Emmanuel Macron de proposer Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères démissionnaires et secrétaire général de Renaissance, comme futur commissaire européen a déclenché une vague de critiques tant de la part de la gauche que de l’extrême droite.

Manon Aubry, eurodéputée de La France insoumise, a dénoncé sur le réseau social X ce qu’elle appelle un « coup de force permanent », estimant que Macron impose son « clone » à la Commission européenne sans consulter les citoyens français. Le député Génération.s, Benjamin Lucas, a également réagi en soulignant la préférence du président pour « le clan avant tout », critiquant un système qui, selon lui, privilégie les proches du pouvoir malgré leurs échecs électoraux.

Ian Brossat, sénateur communiste, et Claire Lejeune, députée LFI, ont eux aussi fustigé cette décision, dénonçant un « jeu de chaises musicales » où les perdants des élections seraient systématiquement recasés dans des positions influentes, au mépris de la souveraineté populaire. À droite, le Rassemblement national s’est aussi exprimé par la voix de Thierry Mariani, qui a moqué « l’art de recaser les petits marquis déchus de la Macronie », tandis que Laurent Jacobelli évoque une « République des copains ».

En réponse à ces critiques, les soutiens de Séjourné, principalement au sein du parti Renaissance et du groupe Renew au Parlement européen, ont défendu ce choix. Valérie Hayer, présidente du groupe centriste et libéral au Parlement européen, a salué les « convictions » et le « talent de négociateur » de Stéphane Séjourné, affirmant qu’il dispose de toutes les qualités pour réussir dans ce rôle. L’Élysée, quant à lui, a souligné que Séjourné répond à tous les critères requis pour occuper ce poste, mettant en avant son engagement européen et sa capacité à porter l’agenda de souveraineté que défend la France.

Stéphane Séjourné est proposé pour remplacer Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur, qui a démissionné plus tôt dans la journée, sous pression de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avec qui il entretenait des relations tendues.