Jean-Luc Mélenchon appelle le PS à soutenir la motion de destitution d’Emmanuel Macron
Lors de son intervention à la Fête de l’Humanité, samedi à Brétigny-sur-Orge, Jean-Luc Mélenchon a exhorté le Parti socialiste (PS) à faciliter le passage de la motion de destitution d’Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale. Déposée par La France insoumise (LFI) avec le soutien de plusieurs députés écologistes et réunionnais, cette motion doit être examinée ce mardi 17 septembre par le bureau de l’Assemblée, où le Nouveau Front populaire (NFP) détient la majorité des sièges, avec 12 postes sur 22.
Mélenchon ne demande pas au PS d’approuver la motion, mais simplement de permettre sa transmission à la commission des lois, ouvrant ainsi la voie à un débat. « Nous ne vous demandons pas d’être d’accord. Nous vous demandons d’accepter de transmettre et de laisser la commission des lois se débrouiller », a-t-il insisté.
Une procédure en réponse à un « coup de force antidémocratique »
Cette procédure de destitution fait suite au refus d’Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets, candidate du NFP, au poste de Première ministre. Pour LFI, il s’agit d’une réponse politique nécessaire face à ce qu’ils qualifient de « coup de force antidémocratique » du président de la République. La cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, avait déjà souligné l’importance de cette initiative début septembre, évoquant une crise démocratique.
Si les écologistes et les communistes se disent prêts à soutenir la transmission de la motion à la commission des lois, le Parti socialiste reste plus prudent. Le député Olivier Faure, leader du PS, avait déjà exprimé des réserves en août, considérant que la réponse à une nomination contestée d’un Premier ministre devrait être une motion de censure, et non une destitution.
Un soutien limité au sein du PS
François Hollande, ancien président socialiste, a pour sa part déclaré qu’il ne soutiendrait « d’aucune façon » cette initiative, la qualifiant de dangereuse pour les institutions de la République. Une réunion des députés PS sur le sujet est prévue lundi, avant la décision du bureau de l’Assemblée.
Malgré une pétition lancée par LFI, ayant recueilli plus de 299 000 signatures à ce jour, de nombreux observateurs politiques restent sceptiques quant aux chances de succès de cette procédure. Le député du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu, a qualifié l’initiative de « cinéma », soulignant que l’opposition du Sénat rendrait difficile son aboutissement.
Avec cette procédure de destitution, La France insoumise tente de mobiliser autour d’un enjeu de démocratie et de rupture avec l’exécutif actuel, mais l’issue reste incertaine, notamment en raison des fractures politiques au sein de la gauche et de l’opposition parlementaire.