François Ruffin dénonce la stratégie de LFI : « Une campagne au faciès »

11 septembre, 2024 / Entrevue

Invité de BFMTV et RMC ce mercredi, François Ruffin, député de la Somme et président de Picardie Debout, a vivement critiqué la direction de La France Insoumise (LFI), marquant une distance nette avec ses anciens alliés. Selon lui, le parti aurait imposé une « campagne au faciès » lors des élections de 2022, marginalisant une partie de l’électorat populaire. « Je veux rassembler », affirme Ruffin, insistant sur l’importance pour la gauche de parler à l’ensemble des classes populaires, que ce soit dans les campagnes ou les quartiers populaires, plutôt que de se limiter à une frange de la population. Il développe cette idée dans son nouveau livre, Itinéraire, ma France en entier, pas à moitié.

Ruffin déplore ce qu’il perçoit comme un « abandon » des « terres qui votent pour le RN », reprochant à Jean-Luc Mélenchon et à la direction de LFI une stratégie qui divise plutôt qu’elle ne rassemble. Il critique également un manque de débat interne et une « peur » de la confrontation des idées au sein du parti, où il estime qu’il n’y a « pas de place pour échanger, se contredire ».

François Ruffin annonce son soutien à une motion de censure contre le gouvernement Barnier

Par ailleurs, Ruffin a annoncé qu’il votera en faveur d’une motion de censure contre le gouvernement dirigé par Michel Barnier. Le député se dit fatigué et dégoûté par la situation politique actuelle, qu’il décrit comme un « triste cirque ». Il fustige la gestion fiscale de l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qu’il accuse d’avoir « creusé les déficits comme jamais, à la pelleteuse ». Selon Ruffin, la crise fiscale actuelle nécessite une « remise à plat » du système fiscal, en particulier pour mieux réguler les « sociétés écrans ».

Ironisant sur l’union politique autour de Barnier et Macron, il ajoute : « Ce qui réunit ces gens, c’est Touchez pas au grisbi », une critique acerbe d’une élite politique focalisée sur la protection des intérêts financiers plutôt que sur une véritable réforme fiscale.