Israël annonce une possible trêve avec le Hamas, facilitant le retour des otages

10 septembre, 2024 / Entrevue

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé ce lundi, que les opérations militaires en cours dans la bande de Gaza avaient créé les « conditions requises » pour un cessez-le-feu avec le Hamas. Lors d’un entretien avec des journalistes le 10 septembre, il a souligné que la branche militaire du Hamas « n’existe plus » dans la bande de Gaza, après plus de onze mois de conflit. Il a cependant ajouté que le mouvement islamiste palestinien poursuit une guerre de guérilla et que les forces israéliennes continuent de traquer les dirigeants du Hamas.

Gallant a également évoqué la possibilité d’un accord permettant une trêve de six semaines, associée au retour des otages israéliens toujours détenus à Gaza. Cet accord, selon lui, représente une « occasion stratégique » pour Israël, non seulement pour ramener les otages, mais aussi pour renforcer la sécurité dans la région.

Pression croissante pour un cessez-le-feu

Cette déclaration intervient alors que les appels à une trêve se multiplient, tant de la part des États-Unis que de la population israélienne. Des manifestations à Tel-Aviv ont exprimé l’exigence du retour des otages. Un cessez-le-feu offrirait également un répit aux Palestiniens, sévèrement touchés par la campagne militaire israélienne en réponse à l’attaque du Hamas du 7 octobre, qui a vu plus de 250 personnes prises en otage.

Les tractations autour d’un accord de cessez-le-feu se sont intensifiées ces dernières semaines. Les États-Unis, avec le soutien du Qatar et de l’Égypte, jouent un rôle clé dans les médiations. Néanmoins, les négociations entre Israël et le Hamas restent tendues, chaque camp s’accusant de bloquer les discussions.

Critiques internationales et lourdes pertes civiles

Parallèlement, les tensions sont accrues sur le plan international. L’émissaire de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient a fermement condamné les frappes aériennes israéliennes qui ont tué 40 personnes dans une zone humanitaire de Khan Younès, selon la Défense civile gazaouie. Tor Wennesland, représentant de l’ONU, a rappelé que les civils ne doivent jamais être utilisés comme boucliers humains, en réponse aux allégations israéliennes visant des infrastructures du Hamas.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a, de son côté, dénoncé l’assassinat d’une militante américano-turque par les forces israéliennes en Cisjordanie, le qualifiant d’« injustifié ». Il a insisté sur la nécessité pour Israël de revoir ses règles d’engagement concernant la Cisjordanie.

Le bilan humain à Gaza continue d’augmenter. Le ministère de la Santé du Hamas a publié un nouveau bilan, faisant état de 41 020 morts et près de 95 000 blessés depuis le début des hostilités, un chiffre tragique qui souligne l’ampleur du conflit.

Vers un cessez-le-feu ?

Le chemin vers un accord de trêve reste semé d’embûches. Si les déclarations du ministre israélien de la Défense laissent espérer une pause dans les combats, les divergences profondes entre les deux parties laissent planer l’incertitude sur la conclusion d’un accord durable. Dans l’attente, la situation sur le terrain reste tendue, marquée par la poursuite des combats et des négociations indirectes.