Tenet Media : propagande russe déguisée à l’approche des élections présidentielles aux États-Unis

07 septembre, 2024 / Entrevue

Les autorités américaines ont récemment mis au jour une nouvelle opération d’ingérence russe aux États-Unis, à seulement deux mois de l’élection présidentielle de 2024. Au cœur de cette manœuvre : Tenet Media, une société de contenu en ligne basée dans le Tennessee, accusée d’avoir diffusé des messages divisifs pour influencer l’opinion publique américaine en faveur de la Russie. Fondée en 2022, cette entreprise aurait reçu près de 10 millions de dollars de financement de la chaîne d’État russe RT, selon des documents judiciaires.

L’acte d’accusation du ministère américain de la Justice, bien que n’évoquant pas directement le nom de Tenet Media, décrit une société correspondant parfaitement à son profil. En effet, Tenet est connue pour produire un grand nombre de vidéos traitant de sujets politiques, souvent relayées par des commentateurs de la droite conservatrice américaine. Parmi ces commentateurs, des influenceurs tels que Tim Pool et Benny Johnson, qui n’auraient pas été au courant que leurs contributions étaient financées par des fonds russes.

YouTube a été la seule plateforme à prendre des mesures immédiates contre Tenet, en supprimant cinq de ses chaînes. En revanche, des milliers de messages et vidéos de Tenet Media restent encore visibles sur d’autres plateformes comme Instagram, TikTok et X, soulignant l’inefficacité relative des réseaux sociaux à contrer ces nouvelles formes de campagnes d’influence étrangères. Cette affaire rappelle les méthodes d’infiltration médiatique soviétiques, modernisées pour s’adapter à l’ère numérique.

L’élection présidentielle américaine semble être un enjeu crucial pour la Russie, qui, selon les experts, espère qu’une victoire de Donald Trump pourrait affaiblir le soutien américain à l’Ukraine. Cette campagne s’inscrit dans une tendance plus large d’opérations russes visant à influencer des élections à travers le monde, en misant sur des voix locales pour dissimuler l’origine des messages.