Grenoble : vers l’après-Piolle, les écologistes préparent la transition
À Grenoble, une transition politique majeure se profile alors que le maire Eric Piolle a annoncé qu’il ne se représentera pas lors des élections municipales de 2026. Cette décision marque la fin d’une ère pour les écologistes, qui, sous la direction de Piolle, ont réussi en 2014 à prendre les rênes d’une ville de plus de 100 000 habitants pour la première fois. Le mandat de Piolle est d’autant plus remarquable qu’il a su conserver cette position pendant deux mandats, fidèle à l’engagement pris dès sa première élection.
À l’approche de ces prochaines élections, le choix du successeur de Piolle reste encore incertain. Selon le maire sortant, la logique voudrait que le futur candidat soit issu du mouvement écologiste, mais cette décision sera prise collectivement. Piolle reste confiant, soutenu par les performances électorales récentes des partis de gauche, qui ont systématiquement recueilli plus de 50 % des voix à Grenoble lors des scrutins européens, législatifs et départementaux.
Les résultats électoraux récents confirment cette dynamique. Lors des élections européennes, Grenoble a placé en tête la liste de La France insoumise (LFI) menée par Manon Aubry avec 21,9 % des voix, talonnée de près par la coalition PS-Place publique. Les élections législatives ont confirmé cette tendance, avec les victoires nettes des candidats LFI Hugo Prevost et Elisa Martin, respectivement dans les première et troisième circonscriptions de Grenoble, sur des adversaires de la majorité présidentielle et du Rassemblement national.
Cependant, l’avenir politique de Grenoble pourrait être marqué par une rude compétition, notamment avec la présence d’Alain Carignon, figure des Républicains, qui envisage une élection municipale très ouverte en 2026. Carignon souligne la division de l’électorat de gauche et plaide pour une large coalition qui inclurait les centristes et une partie de la gauche, malgré les défis financiers que la ville doit affronter.
De son côté, Emilie Chalas, ex-députée de la majorité présidentielle, critique la coopération actuelle au sein de la gauche, en mettant en avant les tensions idéologiques qui pourraient compromettre leur succès. Elle appelle également à un rassemblement au-delà des clivages partisans, tout en excluant fermement Carignon de cette démarche, en raison de ses condamnations passées et de son âge avancé.
Alors que Grenoble se dirige vers les élections municipales de 2026, le paysage politique se redessine, avec de multiples acteurs cherchant à façonner l’avenir de cette ville dynamique située au cœur des Alpes françaises.