Sochaux : un garçon de 12 ans face à la justice pour apologie du terrorisme

22 août, 2024 / Radouan Kourak

Un garçon de 12 ans résidant à Sochaux dans le Doubs a été reconnu coupable d’apologie et de provocation d’actes de terrorisme lors d’une audience qui s’est tenue ce mercredi 21 août 2024 devant le juge des enfants de Montbéliard. L’audience, décrite comme sereine mais chargée en émotion, a duré plus de trois heures.

Le jeune homme qui a été interpellé en juin 2024, avait accumulé plus de 1 700 vidéos à caractère djihadiste sur internet, partageant la plupart sur le réseau social crypté Telegram. Ces contenus comprenaient des images de massacres et des tueries, ce qui a suscité l’alerte des services de renseignements. Le procureur de la République de Montbéliard, Paul-Édouard Lallois, a précisé que malgré l’âge du garçon, les discussions n’ont pas évoqué de revendications mais plutôt des expressions de regret pour ses actions.

Les enquêtes menées par la police judiciaire de Besançon, initiées suite à un signalement de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ont démontré un engagement dans des activités en ligne qui pourraient relever de l’islamisme radical. Le parquet de Montbéliard a maintenu sa compétence sur l’affaire, collaborant régulièrement avec le Parquet national antiterroriste.

L’expert psychiatre ayant examiné le mineur a rapporté que ce dernier présente d’importantes vulnérabilités psychologiques et un vécu négatif de solitude, contribuant à son engagement dans ces activités radicales. Il a également été souligné un retard de langage et des difficultés d’adaptation au collège, mais depuis son placement sous la garde de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), il montre des signes d’amélioration.

Pour l’instant, le garçon est maintenu dans une structure de la PJJ, où il bénéficie de suivis éducatif et médical en attendant la prononciation de sa sanction, prévue dans sept mois. La défense a plaidé pour la relaxe, citant le manque de discernement clair du garçon, mais le juge a reconnu l’altération plutôt que l’abolition du discernement, rendant le jeune accessible à une sanction.

Cet événement soulève des questions importantes sur l’influence des plateformes en ligne et des jeux vidéo dans la radicalisation des jeunes, ainsi que sur les défis auxquels sont confrontés les parents et les autorités pour détecter et intervenir dans de telles situations.