Métropole de Nice : Christian Estrosi réussit la purge des Ciottistes

20 juillet, 2024 / Entrevue

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a été réélu président de la Métropole Nice Côte d’Azur avec une large majorité. Sur les 120 votants, Estrosi a obtenu 93 voix contre 21 pour son principal rival, Christophe Trojani, maire ex-LR de Villefranche-sur-Mer, avec six votes blancs et nuls. Cette réélection survient seulement dix jours après la démission surprise d’Estrosi de ce même poste, dans une manœuvre visant à « clarifier les choses ».

Clarification politique et exclusion des extrêmes

Dans son discours post-élection, Estrosi a affirmé son engagement contre les extrêmes politiques. « Ni lepéniste ni mélenchoniste dans cet exécutif : c’est pour nous tous une ligne rouge absolue, » a-t-il déclaré, tout en ouvrant la porte à ceux qui refusent la compromission avec les extrêmes.

Une manœuvre controversée

La démission initiale d’Estrosi, suivie de cette réélection, a été qualifiée par Philippe Vardon, du groupe d’extrême-droite Retrouver Nice, de « manœuvre politicienne visant à débusquer les estro-sceptiques ». Ce scrutin a effectivement permis à Estrosi de renouveler l’exécutif, notamment en évinçant Xavier Beck, maire de Cap d’Ail et soutien d’Éric Ciotti, de son poste de vice-président.

Réactions et conséquences

Xavier Beck a dénoncé ces actions comme des « oukases » et a affirmé que « la politique n’a rien à faire dans cet hémicycle ». De son côté, Jean-Christophe Picard, élu écologiste d’opposition, a qualifié cette manœuvre de « purge » et a accusé Estrosi de préparer sa campagne municipale pour 2026.

Le Rassemblement républicain

Dans les jours précédant l’élection, 133 conseillers métropolitains avaient été invités à adhérer à un nouveau groupe de « Rassemblement républicain » créé par les proches d’Estrosi, une initiative à laquelle 94 conseillers ont répondu favorablement. Une douzaine de maires ont cependant critiqué cette charte d’adhésion, la jugeant divisive et éloignée des valeurs de la métropole.

Une métropole en mutation

La Métropole Nice Côte d’Azur, première du genre en France, regroupe une cinquantaine de communes et s’étend du littoral méditerranéen aux premières cimes du massif du Mercantour. Estrosi, après sa réélection, a réaffirmé son dévouement au service des communes et des habitants de la métropole.

Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a félicité Estrosi pour sa « réélection brillante et méritée », saluant ainsi « la reconnaissance du travail au service des communes et des habitants de la métropole ».