Dorothée : « Je suis très timide, j’ai peur de tout le monde, ce que personne ne veut jamais croire. »
Hier, Dorothée fêtait son anniversaire. Née le 14 juillet 1953, l’icône de toute une génération est encore dans le coeur de nombreux Français. Après avoir présenté Récré A2 de 1978 à 1987, Dorothée a connu son heure de gloire grâce au Club Dorothée, diffusé sur TF1 de 1987 à 1997. Toujours très populaire malgré une grande discrétion médiatique, Dorothée fera son grand retour sur TF1 lors d’une soirée hommage célébrant les 50 ans de la chaîne, dont on ne connaît pas encore la date de diffusion. En attendant, la rédaction d’Entrevue vous propose de plonger dans ses archives et de (re)découvrir une interview culte de Dorothée que nous avions faite en 1992. L’animatrice avait été interviewée par notre astrologue. Un entretien dans lequel Dorothée se confesse comme jamais. Un document rare à déguster sans modération!
Entrevue : Cancer ascendant Poissons, cela donne en général des gens qui n’aiment pas parler d’eux-mêmes…
Dorothée : Je suis très timide, j’ai peur de tout le monde, ce que personne ne veut jamais croire. Il m’est plus facile de parler des autres que de moi. Moi, je ne me confie jamais.
Y a-t-il des choses qui vous inquiètent plus que d’autres ?
Non, pas vraiment. Parce que je suis souvent dans la lune, tout en ayant les pieds sur terre. J’ai tendance à me cacher la vérité, sans me la cacher vraiment. Plus exactement, j’occulte, je jette tout ce qui me paraît négatif.
Comment vous expliquez votre succès ? Vous vouliez faire de la télé depuis toujours ?
Jamais je n’aurais pensé faire de la télévision, et je ne voulais pas chanter non plus. Tout a été un enchaînement inattendu de circonstances, de rencontres, de hasard…
N’y a-t-il pas une part de vous qui ne se reconnaît pas trop dans votre personnage public ?
Je suis moi, je ne triche jamais. Si je suis fatiguée, je n’essaie pas d’être rayonnante : je suis telle que je suis.
Manquez-vous fondamentalement de confiance en vous ?
Les gens avec qui je travaille me le reprochent. Mais je considère que c’est positif, dans la mesure où ça oblige à plus de concentration. Je déteste les gens qui sont trop sûrs d’eux d’ailleurs : ils me font un peu peur. Je ne supporte pas de tricher : c’est trop compliqué.
Pourquoi n’avez-vous pas d’enfant ?
Je n’en sais rien.
Ne serait-ce pas plutôt parce que vous n’avez pas encore coupé le cordon ombilical ?
Je l’ai coupé. Ma famille compte plus que tout, mais on n’est pas très câlins ni grandes déclarations. Un regard, un geste suffisent.
La conjonction Lune-Pluton prédispose à se mettre dans des situations clandestines où la légalisation pose problème : c’est pour ça que vous n’avez pas d’enfant ?
Ce n’est pas du tout ça. Je crois que l’explication est plus simple : mon travail prend toute la place. Et puis je n’ai peut-être pas l’âge mental suffisant !
Vous trouvez-vous enfantine ?
Chaque fois que je participe à un dîner, je termine la soirée à quatre pattes sous la table avec les gamins : je m’amuse beaucoup plus avec les enfants qu’avec les adultes.
Pourquoi n’avez-vous jamais officialisé une relation dans les médias ?
Par manque de temps… Après, ma vie privée est normale, mais je tiens à la garder secrète.
La grande passion, vous l’avez connue ou pas ?
Je ne sais pas.
Mais on sait une telle chose !
Donc je ne l’ai pas connue. J’ai toujours pensé que tout m’arriverait plus tard. J’ai grandi très tard en fait.
Quels rêves n’avez-vous pas encore réalisés ?
Pendant vingt ans, tout est arrivé sans que j’ose y penser. Je n’ai donc pas de rêve particulier, je laisse venir les choses.
Voulez-vous dire que vous vivez dans un rêve et que vous êtes contente de tout ?
Oui… Il y a des jours, bien sûr, où ça ne tourne pas rond, mais c’est tellement rare.
Finalement, vous ne connaissez pas la déprime ?
Ça ne m’arrive pas souvent.
Donc tout va toujours bien ?
Non, mais quand ça ne va pas, ça passe assez rapidement. Je peux comparer mes crises de cafard à un plongeon : dès que je touche le fond, je donne le coup de pied qui me fait remonter à la surface. Je ne sombre pas, je refuse de me laisser avoir. Tout ce qui est négatif, tout ce qui peut me faire du mal, je ne veux pas le voir.