Crise en Nouvelle-Calédonie : Sonia Backès envisage sérieusement une séparation des provinces
La présidente de la province Sud et cheffe de file des Loyalistes, Sonia Backès, a prononcé un discours virulent à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet, plaidant pour une séparation des provinces calédoniennes. Selon elle, le « destin commun » de la Nouvelle-Calédonie a échoué.
Sonia Backès a affirmé que « le projet d’une Nouvelle-Calédonie institutionnellement unie et fondée sur un vivre ensemble, les uns avec les autres, est révolu ». Elle estime que l’idéal d’un peuple calédonien a été rejeté par une majorité de la population indépendantiste. Cette déclaration intervient alors que la Nouvelle-Calédonie fait face à des violences liées à une réforme du corps électoral, rejetée par les indépendantistes.
Dans son discours, Sonia Backès a dénoncé ce qu’elle considère comme une identité propre prônée par les indépendantistes, où le peuple kanak impose ses règles au-dessus des autres. Elle a comparé les relations entre les descendants d’Européens et la population kanak à l’huile et l’eau, qui ne se mélangent pas, soulignant des antagonismes encore indépassables après 170 années de vie commune. Elle a évoqué des différences profondes dans les manières de vivre en société et les systèmes politiques, féodal pour les Kanaks et démocratique pour les autres.
Pour Sonia Backès, lorsque deux forces s’opposent de manière irréconciliable, elles doivent choisir entre s’affronter ou se séparer pour mieux vivre. Elle a proposé l’autonomisation des provinces comme une solution, permettant à chaque entité de s’épanouir selon ses propres aspirations. Elle souhaite que chaque province récupère la compétence fiscale pour bâtir la société attendue par sa population.
L’accord de Nouméa de 1998 prévoit qu’aucune province ne peut accéder seule à la pleine souveraineté ou conserver seule des liens différents avec la France. La Nouvelle-Calédonie est actuellement divisée en trois provinces : la province Sud, dirigée par les Loyalistes, et les provinces Nord et des Îles, gouvernées par les indépendantistes. La proposition de Sonia Backès pourrait donc représenter un défi majeur pour cet accord.
Hector M.
